Du 1er au 13 octobre prochain, un nouveau spectacle de la troupe DynamO Théâtre sera présenté au Lorraine Kimsa Theatre for Young People (LKTYP). Bien connue pour son concept hors du commun – le théâtre de mouvement acrobatique – la compagnie montréalaise nous raconte avec sa pièce Moi moi moi une histoire d’exclusion, mais sans être moralisatrice.
En classe, Mathilde aime bien se faire remarquer et crier moi moi moi! pour répondre aux questions des professeurs. Jusqu’à ce que cela finisse par agacer ses camarades qui, peu à peu, vont la rejeter. Mathilde se retrouve bientôt seule.
«Les raisons du rejet sont multiples et souvent insignifiantes, explique Robert Dion, le metteur en scène de la pièce. Sur ce phénomène grave, omniprésent dans les écoles, on s’est dit que l’on pouvait faire quelque chose. On s’est réunis et on a commencé à bouger pour voir ce que l’on pouvait trouver.»
Et ils ont trouvé! Mais bien que le thème se prête à un discours moralisateur, surtout devant un public scolaire, cet aspect est volontairement évité. «Je suis un homme de théâtre, pas un travailleur social! On raconte une histoire, on ne donne ni morale, ni solution. Si cela peut servir de prétexte à une réflexion continuée en classe avec un professeur tant mieux, mais ce n’est pas notre démarche.»
Cette démarche n’est d’ailleurs pas sans conséquences car, comme le déplore Robert Dion, le spectacle a été refusé dans plusieurs régions plus conservatrices des États-Unis. Le motif? Le fait que la pièce ne donne pas de solutions ou que les méchants ne soient pas punis.
Pour Robert Dion, le théâtre ne doit pas nécessairement avoir une vocation pédagogique en plus d’artistique. «Il doit exister toutes sortes de théâtre, le théâtre engagé, le théâtre de divertissement, etc. Mais le théâtre ne doit pas forcément avoir une vocation autre qu’artistique.»