Le nom de Dubuffet ne vous dit pas grand-chose? Rien d’étonnant. Dubuffet ne figure pas dans les collections des musées des beaux-arts du Canada que nous avons consultés, à l’exception de la photographie d’une sculpture de cet artiste au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa. Et qui l’a vue?
Mais voilà que s’offre l’occasion de combler cette lacune de nos connaissances artistiques grâce à la Fondation Beyeler qui a organisé une exposition consacrée à Jean Dubuffet, qui se termine le 8 mai (nous avons reçu très tard les documents qui la concernent) mais dont le catalogue publié à cette occasion est toujours disponible. Et le grand avantage d’un tel livre d’art, c’est qu’il est d’actualité même au fil des ans, avec ses abondantes illustrations.
L’art brut
La Fondation Beyeler présente ainsi cet artiste: «Jean Dubuffet (1901–1985), fait partie des artistes qui ont profondément marqué la seconde moitié du XXe siècle. Stimulé par les travaux d’artistes en marge des circuits culturels, Dubuffet a réussi à s’affranchir des traditions et à réinventer l’art. Son influence se fait encore sentir dans l’art contemporain…»
«Il est le premier théoricien d’un style d’art auquel il a donné le nom d’art brut, des productions de marginaux ou de malades mentaux: peintures, sculptures, calligraphies, dont il reconnaît s’être lui-même largement inspiré.»
Jean Dubuffet est né le 31 juillet 1901 dans la ville portuaire normande du Havre, dans une famille de négociants en vins. Il fait ses études secondaires, qui ne le passionnent guère, dans un lycée du Havre. Il préfère le dessin et suit bientôt des cours à l’école des beaux-arts de la ville.