Du gaz et de l’engrais à partir de résidus alimentaires

Les installations de StormFisher Environmental dans la région de London.
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Publié 16/08/2017 par Matt McIntosh

Au moyen de résidus alimentaires récupérés auprès de transformateurs, d’épiciers et de restaurateurs de l’Ontario, une entreprise de la région de London, StormFisher Environmental, produit de l’engrais à base organique que peuvent utiliser les paysagistes pour revigorer les pelouses et les agriculteurs pour fertiliser leurs cultures.

La production d’énergie par le biogaz – un important sous-produit de la production de l’engrais – fait également partie de leurs activités.

«Générer du biogaz pour en faire du carburant est une technologie bien connue, et il y a un réel besoin ici pour l’élimination écologique des déchets organiques […], notre solution convient parfaitement», indique Chris Guillon, vice-président de StormFisher Environmental.

Chaque année, l’entreprise convertit près de 80 000 tonnes de résidus alimentaires en une quantité d’énergie suffisante pour alimenter 3 000 maisons et produire 2 000 tonnes d’engrais à base organique. L’électricité produite est acheminée vers le réseau électrique provincial, alors que tout l’engrais est vendu localement.

Biodigesteur

M.Guillon explique que l’ensemble du processus commence par les clients qui viennent déposer leurs résidus alimentaires dans une borne isolée à l’usine de l’entreprise. Les déchets sont inspectés pour s’assurer qu’ils ne contiennent aucune matière inorganique ou étrangère, puis acheminés vers un grand bassin anaérobie, c’est-à-dire privé d’oxygène, qu’on appelle le biodigesteur.

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Les microorganismes présents dans le bassin décomposent les résidus alimentaires en un liquide riche en nutriments, tandis que le biogaz généré par ce processus est converti en électricité à l’aide d’une série de générateurs. À son tour, la chaleur résiduelle des générateurs est utilisée dans un grand séchoir qui déshydrate le liquide riche en nutriments et le transforme en un engrais prêt à utiliser.

«Nous avons effectivement un système en boucle fermée. Nous récupérons même la chaleur d’échappement pour maintenir la température de fonctionnement de nos bassins», dit M. Guillon.

Pour garantir la qualité optimale de l’engrais, et conserver la confiance du public, M. Guillon et ses collègues veillent à ce que leur produit soit régulièrement accrédité par l’Agence canadienne d’inspection des aliments.

Boucle fermée

L’usine même fonctionne également en boucle fermée, c’est-à-dire que l’ensemble des processus se déroule à l’intérieur des installations. Étant donné les odeurs pouvant émaner des résidus alimentaires qui fermentent, c’est là un point important pour maintenir de bonnes relations avec les voisins!

«C’est un système efficace. Les résidus des aliments qui composent notre assiette sont retournés aux champs et aident à leur tour à produire d’autre nourriture», souligne-t-il.

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M.Guillon explique que pour tenter d’atteindre leur plein rendement, ses collègues et lui-même – une équipe de 17 personnes au total – souhaitent pénétrer le marché des consommateurs en acheminant l’engrais StormFisher vers des centres de rénovation et autres magasins de détail.

Entre-temps, ils espèrent que la capacité de production potentielle des installations s’avèrera utile pour concrétiser les engagements de la province envers l’énergie verte.

«L’Ontario s’apprête à détourner les déchets organiques des sites d’enfouissement, et les entreprises pour leur part se préoccupent davantage de savoir où vont leurs déchets. Nous sommes bien placés pour aider les entreprises à répondre aux nouvelles exigences environnementales», conclut M. Guillon.

Auteur

  • Matt McIntosh

    Journaliste à l'agence AgInnovation Ontario, basée à Guelph: nouvelles et reportages sur l’innovation agricole et le développement du milieu rural.

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