Accablés d’amendes «époustouflantes», mais incapables de payer. Chaque année, des mendiants ontariens, qui sont souvent aussi sans-abris, se retrouvent dans cette situation depuis l’entrée en application de la loi ontarienne «sur la sécurité dans les rues».
Le texte de 1999 interdit toute forme de sollicitation dite «agressive» dans l’espace public, comme la mendicité et le nettoyage de pare-birses contre de l’argent, le squeegeeing.
«Il s’agit de milliers, voire des dizaines de milliers de dollars d’amendes», précise maître Nicolas Rouleau, avocat de Fair Change dans l’affaire qui oppose depuis 2017 cette clinique juridique au gouvernement de l’Ontario.
«Malheureusement, le langage de la loi est plutôt vague, ce qui donne aux forces de l’ordre une large discrétion dans son application», indique l’Observatoire canadien sur l’itinérance (OCI).
Discriminatoire
Fair Change a porté plainte contre la loi sur la sécurité dans les rues avec pour objectif de la faire déclarer anticonstitutionnelle. Après quatre ans de procédure, l’avocat devrait plaider le dossier au printemps prochain devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario.