À la hauteur de leur réputation, Les Indisciplinés ont séduit leur public avec leur dernière production, Mon corps deviendra froid. Pour sa 10e production, présentée au Théâtre de la bibliothèque Palmerston la semaine dernière, la troupe de théâtre communautaire a choisi un texte plus dur et plus profond qu’à l’accoutumée.
«C’est une histoire très touchante, on se laisse aller dans l’émotion», résume Pierre Gregory. Le metteur en scène explique le choix de la pièce de la Québécoise Anne-Marie Olivier: «On a jugé que pour grandir comme troupe, il fallait élargir notre registre et travailler d’autres choses, comme un texte dramatique.»
Ainsi, et avec réussite, la troupe s’est immergée dans le drame familial, contemporain et réaliste de la famille Desbiens. Le père, Louis, magistralement interprété par Jean-Claude Legault, a disparu il y a 10 ans. Pour la commémoration de la mort du tourmenté patriarche, les membres de sa famille déchirée se sont exceptionnellement rassemblés. Comme un pesant rendez-vous avec le passé, au fur et à mesure du repas, quinze retours en arrière dans la vie de Louis viennent les hanter, ravivant de douloureux souvenirs et leur coupant l’appétit.
Traumatisme
«Avec un drame, je pense qu’il y a plus de travail pour les acteurs», explique Pierre Gregory. «Le registre est plus large, les personnages de la pièce traversent beaucoup d’émotions. C’est un défi pour des comédiens amateurs.»
Et, en effet, l’amour, la violence, la colère, la fraternité, la folie, le deuil, le traumatisme de guerre, le rêve, l’insouciance, la trahison, le suicide, la culpabilité… composent l’arc-en-ciel émotionnel de la famille Desbiens.
«Je suis ému et épaté. On a une si belle troupe, une belle famille. On a travaillé très fort mais cela en valait la peine», explique Jean-Claude Legault, de la troupe communautaire d’Oshawa Le Trait d’Union.