Double diplôme Munk et Sciences Po Paris

Pour restaurer la «confiance» envers les institutions démocratiques

Le directeur de l'école d'affaires publiques de Sciences Po Paris, Yann Algan, et celui de l'école Munk de l'Université de Toronto, Stephen Toope, signent l'entente qui crée leur programme conjoint ce vendredi 10 mars.
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Publié 10/03/2017 par François Bergeron

Les étudiants de la Munk School of Global Affairs de l’Université de Toronto, et ceux de l’école des affaires publiques de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po), auront accès, dès septembre 2018, aux cours des deux institutions et pourront en être diplômés.

En vertu d’une double maîtrise de deux ans en Global Affairs (Munk) et Politiques publiques (Sciences Po), les étudiants (une douzaine au début) «profiteront de deux contextes d’études très différents et deux approches des défis mondiaux qui rehausseront leur expérience», a-t-on fait valoir lors de la signature officielle de l’entente à Toronto ce vendredi 10 mars.

La cérémonie, à laquelle participait l’ambassadeur de France au Canada, Nicolas Chapuis, ainsi que les doyens de Munk et Sciences Po, Stephen Toope et Yann Algan, était suivie d’un colloque sur des défis de notre époque.

Munk Sciences Po

La situation mondiale, déjà complexe, a pris un virage inquiétant avec une certaine fermeture des frontières et un repli des nations sur elles-mêmes, ont souligné tous ces intervenants. «Il est plus important que jamais, pour nos jeunes, de s’ouvrir sur le monde et de mieux le comprendre: ce que veulent permettre des programmes comme celui-là», a souligné M. Chapuis.

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M. Stoope, qui a lui-même étudié dans plusieurs pays, a d’ailleurs déploré que moins de jeunes Canadiens qu’autrefois voyagent à l’étranger.

M. Algan s’est montré particulièrement préoccupé par l’érosion de la «confiance» des citoyens envers leurs élus et leurs institutions démocratiques. «Les professions les plus respectées aujourd’hui par les Français sont les pompiers et… les bouchers», très loin devant les professions libérales associées à une «élite» discréditée. Selon lui, la mission des diplômés de Munk et de Sciences Po est de redorer le blason des experts en politiques publiques.

«Le contraire de la confiance, ici, n’est pas la méfiance», explique-t-il: «c’est l’anxiété, face aux problèmes modernes et à l’avenir.» En travaillant à construire un monde meilleur, espère-t-il, les jeunes contribueront donc à faire baisser cette anxiété.

La première année du nouveau programme se déroulera à Paris, avec notamment des cours de politiques publiques, politiques économiques, loi et leadership, et des cours de langue. À Toronto l’année suivante, on s’intéressera à la société civile, les questions de lois et de sécurité internationale, ainsi qu’à la gestion des organisations internationales.

Ce double diplôme est le premier pour la faculté des arts et des sciences de U of T et son deuxième seulement pour toute l’université. L’été dernier, l’école de commerce de Lyon a signé une entente semblable avec le collège Glendon de l’Université York.

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Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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