Dominique Noguez aime, pour le moment, les garçons. Adolescent à l’époque de Montherlant, mais adulte à celle de Guillaume Dustan, le romancier et essayiste Dominique Noguez raconte l’amour de sa vie dans Une année qui commence bien. Il s’agit d’une relation tumultueuse où l’âme, comme le corps, est totalement mise à nu. Il en résulte d’atroces acouphènes.
À 50 ans, Dominique Noguez rencontre Cyril Durieux, fils de diplomate et financier qui n’a pas encore 25 ans. C’est le coup de foudre. Il faut dire que ce jeune homme est la beauté même. L’auteur écrit que Cyril tient du torero El Juli, du sportif Jean Galfione et de l’acteur Tom Cruise. Apollon tant qu’à y être!
Pourtant, Cyril sera le plus diabolique de ses amants. Noguez va «expérimenter la justesse des vers que Bizet, Meilhac et Halévy font chanter à Carmen dans sa habanera: Tu crois le tenir, il t’évite, / Tu veux l’éviter, il te tient.»
Le jeune Cyril est tour à tour irresponsable, cruel, destructeur et «jouant avec le désir des autres». Mais l’amour rend aveugle, comme on le sait, et Noguez prend une accolade pour une étreinte, un «je t’aime bien» pour une déclaration solennelle. En rétrospective, il se questionnera sur la vraie nature de son protégé: «Était-ce d’ailleurs son genre d’aimer les êtres?»
Cette tumultueuse relation est un drame pour Dominique Noguez et une comédie pour Cyril Durieux: «Je m’étais vu en Dionysos gambadant, et me suis retrouvé en Sisyphe encombré de son rocher.» Néanmoins, l’auteur écrit qu’il a «peut-être traversé des périodes plus intenses intellectuellement ou sexuellement, mais existentiellement et sentimentalement, non.»
Ce récit raconte en détail les frasques de l’un et les absolutions de l’autre. L’action se passe surtout entre Paris et le Japon; on voyage au cœur même de l’intimité de l’écrivain et on s’interroge avec lui sur la nature de l’amour – et sa puissance.