Dans le vieux quartier industriel de l’ancienne Distillerie, la Galerie Thompson-Landry a dévoilé, lors de son grand vernissage du jeudi 18 septembre, Au fil… de l’art. L’exposition, qui dure jusqu’au 4 octobre, présente des toiles géantes et bigarrées de l’un des peintres les plus en vue du moment: Dominic Besner.
Bien qu’il ait suivi des études en architecture, Dominic a emprunté aussitôt la voie irrationnelle et subjective dont les mots d’ordre sont couleurs et composition, sans limites ni tabous: la peinture. Lorsque l’on apprend qu’en l’espace de 13 ans, il a déjà réalisé plus de 1 600 toiles, on comprend qu’il s’agit plus que d’une passion mais d’un besoin vital d’expression.
Devant ces toiles, vous êtes littéralement interpellés, intrigués et dévastés par le visage blême que l’on retrouve dans les 25 œuvres exposées dans cette galerie au style edwardien. Bien que ce visage soit contrasté par une palette lumineuse et chatoyante, aux tons chauds et vifs, vous rappelant celles d’un carnaval de Venise, le personnage est toujours le même. Est-ce un homme, une femme? Il est difficile de répondre. Lors du vernissage, des murmures affirmaient qu’il s’agissait d’un androgyne, d’autres disaient que c’était la muse de l’artiste, peut-être…. Tous, cependant, restaient hypnotisés par la tristesse et la mobilité des traits de ce personnage, que le regard seul trahissait. « Le personnage qui revient toujours me représente. Le blanc de son visage est pour donner une dimension plus théâtrale, celle d’un personnage qui raconte des histoires iconographiques», confie Dominic.
Une peinture en particulier vous intrigue plus que les autres, Le relayeur subordonné. Une toile immense de (60’X 90’), elle met en scène cet homme, fantôme, dirigeant un char tiré par un taureau furieux. On voit le personnage, tirer fermement sur les rênes, pour tenter de dompter l’animal fou. «Cette scène représente un peu l’homme apprivoisant ses peurs. Si j’ai peint un taureau, c’est parce que j’ai grandi dans une ferme et je me souviens que le taureau était l’animal qui me terrifiait le plus», explique l’artiste.
Né à North Lancaster en Ontario, il a pourtant vécu toute sa vie adulte à Montréal. «La peinture, c’est mon moyen, à moi, de communiquer avec le monde. Je m’inspire de tout ce qui m’entoure. Comme un tampon, j’absorbe les images, les sensations, les émotions que je rencontre dans mon quotidien, dans mes voyages, cela germe en moi avant de sortir sur une toile. Sans être ésotérique, j’ai l’impression d’être la porte entre deux mondes», se définit-il.