Djerba la douce, entre terre et mer

Djerba dans les terres.
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Publié 05/07/2016 par Aurélie Resch

Djerba (Tunisie), la plus grande des îles côtières d’Afrique du Nord, m’évoque des promesses d’aventures et des douceurs de paysages auxquelles avaient déjà succombé Ulysse, les Carthaginois, les Romains, les Byzantins et les Arabes. En touchant le sol djerbien, c’est une découverte plus grande que nature qui m’attend.

La route qui m’amène vers l’hôtel est désertique, brûlée. Il me semble que la vie s’est retirée de ce bord de mer. Pas d’arbres, pas d’oiseaux. De rares voitures.

En pénétrant dans l’enclave du Rym Beach, je retrouve la vie, l’hospitalité et le sourire que je cherchais. Hôtel 4* élégant et simple, le Rym Beach me plonge dans un cocon de bien-être avec sa longue plage de sable fin, ses promenades à cheval au coucher du soleil, sa piscine et sa chambre calme. Palmiers, fleurs, personnel bienveillant et rituel hammam-massage, savon noir, masque au kaolin et huile de jasmin au spa auront tôt fait de me débarrasser de ma fatigue et de mon stress.

Les heures s’égrènent sur un autre rythme. Paisiblement, avec le lever du soleil à 5h du matin et son coucher vers 19h. Un verre de thé à la menthe, je regarde le ciel piqueté d’étoiles. Tout est si calme.

Dans les terres

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Et pourtant, je veux sortir et découvrir l’île et ses habitants. Nombreux sont les Djerbiens qui me parlent de leur terre. Avec amour. Avec fierté. Ils sont la passerelle, le guide sûr pour une découverte unique et personnalisée de leur île. De leurs restaurants et bons plans. Il me tarde de les accompagner.

Rafik, m’emmène à la découverte d’une Djerba entre terre et mer.

Sablonneuse, Djerba la douce, révèle ses palmeraies, ses champs d’oliviers et ses plantations de persils.

L’eau plutôt saline convient à une agriculture de légumes et de feuilles (épinard, persil, blettes, aneth…) qu’on retrouve dans le riz et le couscous djerbien.

De nombreux Menzels (propriétés familiales traditionnelles) éparpillées sur des terrains contenant un puits, parfois un verger, offrent le spectacle d’une architecture typique de Djerba, faite de hauts murs, de dômes, de grilles et de portes en fer ou en bois. Beaucoup sont abandonnées et les insulaires espèrent qu’elles ne seront pas détruites au profit de bâtiments modernes. Elles font partie d’un patrimoine à la fois architectural et agricole.

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Je m’étonne du nombre de mosquées (on en compte quelque 300 sur Djerba). Elles sont autant de lieux spirituels et éducatifs que des forteresses pour guetter l’ennemi (Djerba ayant été souvent convoitée par le passé) et protéger sa population. De petite taille, blanchies à la chaux, elles restent des lieux de rassemblement et font partie du paysage djerbien.

J’aime me promener dans les petits villages aux murs blancs et aux portes et fenêtres bleues. J’aime la tranquillité qui y règne. Tout le monde connaît tout le monde ou presque. On se salue, on se rassemble autour d’un thé ou pour fumer.

Je suis en particulier touchée par le charme d’Erryad et je prends plaisir à découvrir ses murs peints, résultat d’une récente initiative (2014) de street art à Djerba.

Je ne boude pas non plus l’ébullition des marchés de Houmt Souk, le chef lieu administratif de Djerba et autre pôle touristique de l’île avec Midoune. Cacophonie, embouteillages, marchandage, sourires, couleurs, épices, saveurs, étoffes… Tout se mêle dans un joyeux désordre.

Pour ceux que les emplettes n’attirent guère, l’observation de la vie fébrile dans le marché aux poissons ou une discussion improvisée avec celui à qui vous demandez conseil pour le meilleur point de vue sur l’île pour un coucher de soleil ou une ballade à vélo vous raviront tout autant.

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Au bord de l’eau

Fille de la mer, je ne peux concevoir un séjour à Djerba sans arpenter plages et lagunes. Cela peut se faire à pied, à vélo, en auto, à cheval ou à dos de chameau.

Un premier repérage des lagunes où les pêcheurs, profitant de la faible profondeur des eaux, utilisent des nasses pour attraper leurs poissons me permet d’admirer des étendues vierges de sable et des variétés de bleus qui laissent rêveur.

Pour l’amatrice de contemplation que je suis, ces paysages me transportent en d’autres temps, d’autres lieux. Difficile de tracer une ligne de démarcation entre le ciel et la mer. Les pêcheurs en barque lancent leurs filets, inlassablement. D’autres utilisent des jarres en poterie pour capturer des poulpes. Il y en a encore qui n’ont qu’à se pencher pour ramasser des palourdes.

Les plages se déroulent à l’infini. Toutes plus belles les unes que les autres et vides en cette saison (ramadan et absence des touristes d’été obligent). Je les parcourrai au lever et au coucher du soleil. À pied et à cheval. Dans l’eau et sur le sable. Et je me souviendrai d’Ulysse et de tous ces aventuriers que la mer a portés jusque sur les rives de Djerba.

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Djerba est une destination qui doit autant à son potentiel naturel qu’à la gentillesse et à la politesse de ses habitants. Nourradine m’a dit: «Djerba, on pleure en y arrivant et on pleure en la quittant». Tant de beauté et de gentillesse influent évidemment sur les émotions. À bientôt, Djerba la belle.

Informations

Comment venir : Tunisair vient d’ouvrir un vol direct Montréal/Tunis. La correspondance sur Djerba est courte.

Où rester : Le Rym Beach est un hôtel en formule tout inclus. Calme, de dimension raisonnable, il offre toutes les prestations attendues d’un 4* avec une attention à la clientèle discrète et particulière. Pour les amateurs de sports on peut y pratiquer le tennis, le parachute ascensionnel, le kayak et la moto des mers. Karim propose su la plage des promenades à cheval sur la plage. Le spa est une vérifiable source de bien-être et de remise en forme.

Où manger d’excellents poissons au bord de mer : Restaurant Sidi Ali, entre Golf Beach et Laico. Très agréable. Bonne cuisine et prix tout à fait raisonnables.

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Vos achats : Les souks de Houmt Souk et Midoune vous offrent l’embarras du choix en terme de poterie, djellabas, dates, produits frais, épices, vannerie.

Bon à savoir : Des excursions disponibles au départ de l’hôtel vous mèneront dans les villages troglodytes berbères ou aux portes du désert. De quoi magnifiquement compléter votre séjour à Djerba.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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