Plusieurs romans ont raconté l’horreur des camps de concentration. Dans Des jours d’une stupéfiante clarté, Aharon Appelfeld choisit de nous amener sur les traces de son personnage Theo qui, à 20 ans, marche d’un camp autrichien jusque chez lui. Un trajet de plus de 300 km qui concilie passé et présent, solitude et solidarité.
Au printemps de 1945, Theo Kornfeld quitte le camp de concentration no 8 (Mauthausen) située à 24 km de Linz, en Haute-Autriche. Les gardiens allemands ont déguerpi à l’approche des Russes, et Theo décide alors de marcher jusqu’au village de ses parents, Sternberg, soit environ 290 km de Linz.
Passé et présent
Le roman entremêle passé et présent, les retours en arrière nous permettant de connaître les parents de Theo, surtout sa mère Yetti si différente des autres mères et chez qui «il est difficile de savoir si c’était son désespoir ou sa détermination qui s’exprimait».
Theo passe son enfance et adolescence à la suivre dans des monastères où elle aime contempler les icônes du Christ et écouter la musique de Bach, sans laquelle «la vie ne vaut rien ». Même si Yetti est juive, les lieux catholiques lui offrent une « lumière de source supérieure».
Curieusement, les prisonniers ne se dépêchent pas de rentrer chez eux. J’aurais pensé que les soldats russes et/ou alliés les auraient immédiatement conduits aux bons endroits. Non, l’histoire de Theo indique qu’il marchera pendant plus d’un mois et demi pour atteindre Sternberg.
En route, il découvre des réserves abandonnées par les Allemands ou des camps approvisionnés par l’armée: vêtements, café, biscuits, bonbons, médicaments, bière, cigarettes, etc.