Plusieurs variétés de dinosaures volants parmi les ancêtres des oiseaux

dinosaures-oiseaux
Les animaux préhistoriques volants étaient plus nombreux et plus diversifiés qu'on le pensait.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 13/11/2020 par Isabelle Burgun

L’archaeopteryx, ce dinosaure à plumes muni d’ailes, n’a qu’à bien se tenir. Il aurait au moins deux concurrents de dinosaures volants.

«Il n’y aurait pas un ancêtre unique des oiseaux, mais plusieurs ramifications de l’arbre de l’évolution», présente le paléontologue de l’Université McGill, Hans Larsson. «Incluant de nouvelles espèces proches des oiseaux.»

Dinosaures volants de la famille des raptors

D’un côté, les Dromaeosauridés — les fameux «raptors» – et de l’autre, les Théropodes troodontidés, lit-on dans une récente étude sur les dinosaures volants.

Cette actualisation de l’arbre phylogénétique des petits dinosaures à plumes révèle des surprises sur l’histoire pas si linéaire de l’envol des dinosaures, explique le titulaire de la Chaire canadienne en paléontologie des vertébrés, et coauteur de cette recherche.

Grâce à l’étude du vol des oiseaux d’aujourd’hui et l’analyse de fossiles découverts récemment en Chine, les chercheurs indiquent qu’il y a un grand potentiel pour la capacité de ces familles à avoir pu planer… Et même avoir pu se propulser pour s’envoler.

Publicité
dinosaures-oiseaux
Quelques anciens reptiles volants.

De la taille d’un oiseau comme le geai bleu

Ainsi, les Dromaeosauridés ou vélociraptors carnivores, dont l’appétit a été illustré dans le film Parc Jurassique, sont des dinosaures de taille moyenne munis de griffes et de plumes, qui auraient été capables de prendre leur envol.

Dans cette famille figurent les microraptors (microraptorine dromaeosaurids) les plus susceptibles de s’être adonnés au vol propulsé, selon l’étude.

De la taille d’un geai bleu, le microraptor possédait sans doute les muscles nécessaires pour mouvoir ses grandes ailes et donc, dépasser la limite du vol plané. Au point de connaître l’agilité des oiseaux modernes pour se mouvoir dans le ciel en décollant depuis le sol.

Les dinosaures fascinent toujours les enfants. À l’école, comme à la Toronto French School, c’est l’un des sujets de recherches et de présentations qui suscitent un grand intérêt.

Dinosaures volants trouvés en Chine

Une autre famille de petits dinosaures volants ressemblant à des oiseaux, les Théropodes troodontidés, pourrait aussi rejoindre ce petit groupe sélect susceptibles d’avoir volé et d’être liés aux «avaliens», le groupe auquel appartient l’archaeopteryx.

Publicité

Moins bien connus que ce dernier, les spécimens de ces petits dinosaures volants proviennent de Chine et s’avèrent assez complets, montrant une morphologie détaillée, des ailes et des plumes. Parmi eux, les anchiornithinae —famille proche de l’archaeopteryx — dont le xiaotingia qui, concluent les chercheurs, était doté lui aussi d’un fort potentiel de vol.

dinosaures-oiseaux
Représentation d’un xiaotingia selon des paléontologues chinois.

Différents styles de vol

Cette expérimentation de locomotion ailée ou «vol battu» aurait donc pu se produire au moins trois fois dans ces temps reculés. «Et avec différents styles de vol, probablement moins élégants que celui des oiseaux actuels.»

«Le portrait est donc plus complexe que celui que l’on pensait», soutient encore Hans Larsson. Le modèle du dinosaure unique aux grandes ailes qui aurait engendré tous les oiseaux s’avère dépassé. Et de nouveaux fossiles pourraient nous réserver d’autres surprises.

Voler, c’était cool! 

«Voler était la chose la plus cool de cette époque chez les petits dinosaures», commente François Therrien, le conservateur de la paléoécologie des dinosaures du Musée canadien de paléontologie Royal Tyrrell.

«Cela fait des dizaines d’années que les paléontologues explorent cette idée. L’étude pose de bonnes questions, par exemple “à quel point cela était populaire pour l’ensemble des espèces” et “est-ce que cela concernait seulement les ancêtres des oiseaux ?”»

Publicité

Étudier la musculature des oiseaux modernes s’avère une bonne piste à son avis pour trouver certaines lignées susceptibles d’avoir tenté de s’envoler. Et sans doute sont-ils nombreux à l’avoir tenté avec plus ou moins de succès.

L’archaeopteryx, le plus proche des vrais oiseaux

Il est heureux, juge François Therrien, que les chercheurs aient su éviter la controverse de la spécification «un vrai oiseau ou pas» en écartant le terme «Aves» pour lui préférer «avialés» (Avialae), qui permet d’y inclure ce type d’espèces susceptibles de voler.

Comprendre ce qui s’est passé demandera, selon lui, des analyses plus approfondies et la découverte de spécimens complets de dinosaures volants.

«Pas seulement les plumes et les avant-bras, car l’envol nécessite quantité de muscles et le fait d’avoir évolué pour conserver cette aptitude. Pour l’instant, l’archaeopteryx reste, sans doute, le plus proche des vrais oiseaux», tranche le conservateur.

Auteur

  • Isabelle Burgun

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur