Didier Leroy: «La cuisine est une philosophie»

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Publié 05/12/2006 par Aurélie Lebelle

Dans un décor chaleureux où règne une atmosphère typiquement française, Didier Leroy accueille ses clients avec raffinement et attention. Cuisinier de profession mais surtout artiste et philosophe, le chef décline l’art culinaire sous toutes ses facettes depuis 35 ans pour le plus grand plaisir de nos papilles. Le 26 novembre dernier, le consul général, Philippe Delacroix, lui a remis l’Ordre du mérite agricole français.

«J’ai reçu la médaille parce que j’ai toujours respecté la culture et les produits avec lesquels je travaille, explique Didier Leroy. Mais je ne m’attendais pas à cela.»

L’Ordre du mérite agricole français a été créé en 1883 par le ministre de l’Agriculture Jules Méline afin de récompenser tous ceux qui apportent une contribution particulière à la promotion de l’agriculture, des produits du terroir et de la gastronomie française.

Didier Leroy paraissait convenir à tous ces critères. Son restaurant, Didier, est l’une des adresses culinaires en vue à Toronto, tant par la qualité de la nourriture proposée que par l’accueil irréprochable.

«Cet ardent défenseur de la gastronomie cultive l’art de vivre à la française à Toronto», a souligné le consul général lors de la réception de la remise de la médaille avant d’ajouter: «au-delà de la rigueur dans le métier, Didier Leroy a toujours fait preuve d’une grande générosité ce qui a fait de lui l’une des personnalités les plus unanimement appréciées dans la communauté torontoise».

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Chef attitré de la résidence du Consulat de France à Toronto, Didier Leroy a cuisiné dans des restaurants distingués ainsi que pour les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac avant d’arriver au Canada.

«Je suis à Toronto depuis 18 ans mais je cuisine depuis 35 ans. J’ai travaillé pendant des années à Paris et puis, comme je vivais avec une Canadienne, je suis venu ici.»

Avant de monter son propre restaurant, le cuisinier de renom a commencé à l’Auberge Gavroche, à l’Opus et à l’Azaléa. «Après cela, en 1997, alors que je pensais rentrer en France, j’ai travaillé au Fifth qui est devenu le restaurant n°1 à Toronto et puis j’ai ouvert mon restaurant il y a deux ans.»

Fort d’un succès sans précédent, Didier Leroy propose une cuisine de qualité à ses clients, en majorité francophones. Vins français et canadiens uniquement, mets délicats de l’Hexagone aromatisés aux saveurs canadiennes, porcelaine de Limoges unique dans la Ville-Reine: Didier Leroy ne néglige rien dans les arts de la table.

«La cuisine est souvent robotisée au Canada mais il faut savoir que c’est une philosophie, un art et enfin seulement un métier», souligne le chef. Ce Français d’origine picarde vit en véritable philosophe. Bouddhiste depuis plusieurs années, Didier Leroy explique mettre une pointe de philosophie dans sa cuisine. «Il faut faire la révolution humaine par la cuisine», lance-t-il avant de préciser vouloir créer une école de formation professionnelle pour les cuisiniers.

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«Je crois que chacun d’entre nous a du talent mais que certains ont besoin d’être guidés. Faire la cuisine c’est facile mais faire un cuisinier c’est plus difficile. Je veux donner et transmettre mon savoir aux gens.»

Dans cinq ans, Didier Leroy recevra peut-être le grade d’officier puis celui de commandeur de l’Ordre du mérite agricole français. Pour l’instant, il continue d’offrir un service haut de gamme dans son restaurant du 1496 de la rue Yonge.

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