Diane Morin: l’explosion révélatrice

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Publié 30/01/2007 par Ève Pavesi

L’artiste multidisciplinaire québécoise Diane Morin a revêtu le costume de savant fou pour son exposition intitulée Effondrements à la galerie Mercer Union. Son installation vidéo présente une série de mini-explosions qu’elle orchestre soigneusement en plaçant de la poudre explosive dans des objets domestiques translucides.

Étrange, inquiétant, mystérieux. Voilà comment on pourrait décrire le mélange de sentiments que nous fait ressentir cette exposition mise en scène. Sans avertissement, le spectateur est dirigé vers un rideau noir derrière lequel se trouve une petite salle plongée dans l’obscurité où rien ne peut être distingué. C’est après quelques secondes qu’un bruit d’allumette craquée, presque rassurant, vient percer le silence de cette ambiance déboussolante.

On découvre alors la petite flamme d’une mèche qui se consume lentement, projetée sur un écran géant. Puis tout d’un coup une mini explosion sort la pièce de son obscurité et nous révèle un objet pour ensuite nous replonger dans le noir.

Bien qu’elles s’apparentent à des actes de destruction, ces explosions ne sont jamais tout à fait assez puissantes pour détruire les objets translucides et creux tels qu’un biberon ou un combiné de téléphone qu’elles font apparaître.

Les apparitions se maintiennent un bref moment, alors que les parois des objets «contiennent» la lumière émise, empêchant son débordement. Puis elles vacillent et s’étouffent d’elles-mêmes en plein élan.

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«Ces explosions-apparitions, m’intéressent pour les moments d’attente qu’impliquent la lenteur de leurs successions, pour les moments de déception liée à leur disparition presque instantanée, pour la poésie impliquée dans leur nature à la fois laconique et dramatique», explique Diane Morin. En magnifiant ces drames minuscules, l’artiste cherche à lier l’angoisse des choses qui nous échappent avec le souci de les préserver.

La vidéo tourne en boucle, laissant le spectateur libre de revoir ces objets se réincarner de manière éphémère pour redisparaître ensuite. «J’ai regardé la vidéo plusieurs fois sans me lasser car à chaque fois je voyais quelque chose de différent, explique l’artiste, je veux que le spectateur ait la chance de ressentir cela.»

Une exposition intéressante mais déconseillée aux claustrophobes à découvrir jusqu’au 17 février à la galerie Mercer Union, 37 rue Lisgar du mardi au samedi de 11h à 18h.

Pour plus de renseignements, appeler au 416-536-1519 ou www.mercerunion.org

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