Aussi étrange que cela paraisse, Dévotion et séduction est bien le titre d’un livre dont l’illustration de la couverture semble bien faire référence à un ouvrage d’art. N’est-ce pas une association surprenante? S’agirait-il d’un oxymore, cette figure de style qui rapproche deux termes que leurs sens devraient opposer ou éloigner, et ne pas juxtaposer? Et que vient alors faire l’art dans ce contexte?
En effet, la dévotion est habituellement associée à la religion, comme la définit le dictionnaire Larousse: «Piété, attachement à la religion ou aux pratiques religieuses.»
Quant à la séduction, elle revêt plutôt un caractère frivole qui la place apparemment aux antipodes de la religion. C’est l’action de séduire, d’attirer fortement quelqu’un, de s’imposer à lui de quelque façon, pour ne pas parler de drague.
Les émotions
En fait, cette opposition n’est qu’apparente. La dévotion, la séduction et même l’art appartiennent, d’un point de vue général, au même domaine, celui de l’émotionnel, et suscitent doc un ensemble de réactions identiques de la part des humains, lorsque l’on procède à une analyse un peu complète de ces trois composantes.
La dévotion n’a rien de rationnel pour la justifier ou la soutenir. Dans le domaine religieux elle repose sur des croyances, que certains dictionnaires définissent comme le fait de croire, ce qui n’explique rien. Il faut plutôt y voir l’adhésion à des faits, des assertions considérés comme véridiques en dehors de toute démonstration rationnelle, logique ou scientifique. La multiplicité des religions en donne un exemple concret.