Deux artistes québécois au Festival des artistes handicapés

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Publié 16/10/2007 par Sandy Plas

Le Festival des artistes handicapés (Abilities Arts Festival) s’installera à Toronto du 25 octobre au 4 novembre et mettra en lumière de nombreux artistes, atteints par un handicap, dans des domaines aussi variés que le théâtre, la danse, le cinéma ou la chanson. Parmi les nombreux artistes inscrits au programme, deux Québécois tiendront la tête de l’affiche: le rockeur Martin Deschamps et la danseuse France Geoffroy, qui présenteront tous deux leurs spectacles le 26 octobre. L’occasion de dresser un portrait de ces deux passionnés.

«À l’école, je ne me suis jamais fait impressionner, j’ai su expliquer mon handicap à mes camarades et leur montrer qui j’étais vraiment», se souvient Martin Deschamps. «Aujourd’hui, le message que je fais passer sur scène est le même qu’à l’époque: foncer dans la vie, ne jamais s’arrêter!»

À presque 40 ans, le rockeur québécois, atteint de malformations à la naissance, n’a rien perdu de sa ferveur de jeunesse et prend toujours autant de plaisir à monter sur scène. Son dernier album Intense – dans les bacs depuis février 2006 – s’est classé dans les meilleures ventes à sa sortie et a donné lieu à une tournée tout au long de l’année.

«La scène, c’est mon oxygène, je ne peux pas m’en passer. La dernière tournée s’est jouée dans des grandes salles et était résolument rock. Le nouveau spectacle, que nous avons lancé cette semaine, mettra l’accent sur des chansons plus douces, accompagnées simplement d’un piano ou d’une guitare.»

Mais l’artiste ne compte pas laisser pour autant ses premières amours sur le bord du chemin: «Je suis avant tout un rockeur, même si les balades font partie de mon répertoire, je n’oublie pas d’où je viens!» Et Martin Deschamps sait également où il va. Programmée jusqu’au printemps 2008, cette tournée devrait laisser place à un nouvel album à l’automne suivant, déjà en préparation.

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C’est avec une prestation adaptée au Festival des arts handicapés que Martin Deschamps montera sur scène le 26 octobre prochain. Pendant près de 30 minutes, le public pourra ainsi découvrir des titres de son dernier opus, mais également des chansons en anglais avec notamment une reprise de Louis Armstrong.

«Cette prestation est un grand défi, ce sera en effet une des premières fois que je me produirai devant un public anglophone. J’ai donc adapté mon répertoire pour que le spectacle convienne à tous les goûts.»

Une première participation qui semble faire le bonheur du chanteur québécois: «Au-delà de l’aspect artistique, le festival est une formidable opportunité de rencontres. J’espère pouvoir partager mon expérience avec d’autres artistes touchés par le handicap et leur faire partager ma passion pour ce métier.»

Si le public ontarien découvrira pour une des premières fois son tour de chant, l’artiste appartient aux valeurs sûres de la scène québécoise. Son premier album, Comme je suis, sorti en 2000, s’est vendu à près de 75 000 exemplaires et a valu à son interprète trois nominations au gala de l’ADISQ, dans les catégories découverte de l’année, album rock de l’année et chanson de l’année. Ses albums suivants, Différent (2001), Le Désert (2003), Offenbach (2005) et enfin Intense (2006), connaissent le même succès et se hissent à chaque fois dans les palmarès des meilleures ventes dès leur sortie.

Artiste accompli, Martin Deschamps profite de son expérience pour faire passer son message et sa joie de vivre aux plus jeunes: «Je me rends plusieurs fois par an dans des écoles pour parler de mon expérience à des élèves du secondaire. Je joue quelques morceaux et présente ensuite ma façon de vivre, avec mon handicap. L’accueil est toujours très bon.»

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Dans un tout autre domaine, le Festival des arts handicapés mettra au premier plan le spectacle de la danseuse France Geoffroy. Pour la première fois, le festival accueillera la prestation de cette artiste montréalaise, pionnière dans le domaine de la danse intégrée. Associant danseurs en fauteuils roulants et danseurs valides, la danse intégrée est, pour France Geoffroy, «l’expression même de l’intégration des individus, qu’ils aient un handicap ou non.»

Frappée en 1991 par un accident qui lui coûte l’usage de ses membres, France n’a jamais perdu sa passion pour la danse. Diplômée en danse de l’école de Montmorency, elle est désormais professionnelle et une des seule à enseigner la danse intégrée. «Il n’a pas été facile au début de développer l’idée de la danse en fauteuil. Mais le regard de la profession sur la discipline est aujourd’hui plus attentif, la danse intégrée a su trouver sa place», se réjouit France Geoffroy.

Au travers de Corpuscule danse, qu’elle met en place en 2001, elle enseigne et assure la promotion de la danse intégrée au Québec.

Repérée par les organisateurs du festival lors d’une de ses prestations à Washington D.C., la danseuse se produira pour la première fois dans ce cadre. «Ce festival est une belle occasion de rencontre, je suis très curieuse de découvrir les prestations des autres artistes et de pouvoir partager nos expériences.»

France Geoffroy montera sur scène avec un spectacle déjà joué à Montréal, intitulé Confort à retardement. Cette prestation – en duo avec le danseur Tom Casey – explore les luttes que deux êtres humains peuvent se livrer lorsqu’ils sont en contact et qui peuvent mener jusqu’à l’inconfort. «Il s’agit d’un spectacle hypnotique, qui explore l’espace et les différents sentiments humains.»

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C’est déjà avec d’autres projets que France Geoffroy envisage l’avenir. Elle sera de nouveau à l’affiche début décembre à Montréal et prépare la reprise d’un autre spectacle pour 2008.

Le public torontois pourra découvrir ces deux artistes le 26 octobre, à partir de 20h, au Glenn Gould Studio, sur la rue Front Ouest.

Renseignements au www.abilitiesartsfestival.org

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