Des algues pour nettoyer l’eau des fermes à crevettes

Et traiter d'autres eaux industrielles?

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Publié 08/12/2017 par Jeanine Moyer

Les crevetticulteurs de l’Ontario pourraient bientôt franchir un cap écologique grâce aux algues, qui pourraient nettoyer de façon naturelle l’eau salée recirculée des fermes à crevettes.

Le nouveau processus n’en est qu’à ses premiers stades de développement. Il consiste à éliminer les nutriments et le dioxyde de carbone de l’eau salée recirculée, et il est actuellement testé par l’Université de Guelph.

La bonne souche

«L’idée n’est pas toute neuve», reconnaît Andreas Heyland, principal chercheur du projet et professeur en biologie intégrative à Guelph. «Mais nous avons réussi à sélectionner des souches d’algue très efficaces, capables de pousser dans l’eau recirculée.»

Ces dernières années, la crevetticulture à l’intérieur des terres a pris de l’ampleur en Ontario, en raison de la hausse de la demande pour des crevettes locales. Les crevetticulteurs cherchent donc de nouvelles façons de gérer l’accumulation de nutriments dans le système de production: les méthodes traditionnelles ne produisent que peu de revenus, et l’eau salée ne peut pas facilement être rejetée dans l’environnement.

Trouver la souche d’algue qui permettra de supprimer l’excédent de nutriments est la clé.

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Une fois qu’elles ont poussé, les algues peuvent servir à produire du biocarburant ou des produits de beauté, et elles peuvent même être utiles en biotechnologie, explique-t-il.

Un photobioréacteur

M. Heyland et son étudiant postdoctoral, Reynald Tremblay, travaillent sur ce projet depuis plus d’un an.

Ils ont cherché à déterminer quelle était la souche d’algue la plus efficace, mais ont aussi collaboré avec Wael Ahmed, de l’école d’ingénierie de Guelph, afin de concevoir un photobioréacteur efficace dans lequel les algues peuvent être séparées de l’eau des crevettes tout en profitant de conditions de croissance optimales.

Le nouveau système fait passer l’eau de production dans un photobioréacteur dans lequel se trouvent les souches d’algue, qui vont se nourrir des nutriments et pousser. Au fil du temps, les algues peuvent être récoltées et traitées pour des applications en aval, ce qui offre de nouvelles possibilités commerciales et de nouvelles sources de revenus pour les aquaculteurs.

«Nous sommes encore en train de procéder à des essais en laboratoire pour le réacteur et les souches d’algue, mais nous prévoyons tester le système à plus grande échelle dans une ferme à crevettes locale.»

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Eaux industrielles

La recherche de M. Heyland pourrait s’étendre au traitement naturel des eaux résiduelles d’autres industries, comme les eaux usées municipales. Il en va de même pour l’utilisation de souches d’algue et le développement du réacteur.

«Ce projet a un gros potentiel en matière de gérance de l’environnement et de qualité de l’eau. Les principes sont simples: trouver l’algue la plus efficace pour éliminer l’excédent de nutriments, puis créer un environnement permettant aux organismes de nettoyer l’eau naturellement.»

Auteur

  • Jeanine Moyer

    Journaliste à l'agence AgInnovation Ontario, basée à Guelph: nouvelles et reportages sur l’innovation agricole et le développement du milieu rural.

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