Debussy, talentueux et fascinant

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Publié 04/09/2012 par Gabriel Racle

Cette année 2012 marque le 150e anniversaire de naissance d’Achille-Claude Debussy, né le 22 août 1862 à Saint-Germain-en-Laye, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Paris.

Le Grand dossier le présente ainsi, en brossant un tableau sommaire de ses talents et de ses faiblesses: «Suicidaire mais cœur volage, impétueux mais visionnaire et grand coloriste, fin lettré, épris de poésie et de peinture, d’orientalismes et de primitivismes, surtout orchestrateur raffiné et critique, Debussy ne cesse de fasciner. Son imaginaire le porte vers le songe, l’ombre et le mystère: du Faune à la Mer, de Pellas aux esquisses de la Maison Usher, le compositeur réussit l’assimilation originale et si transparente de Wagner; refonde l’écriture française au piano; renouvelle aussi la musique de chambre; il est avec Ravel, cet «Apache» anticonformiste qui donne à la France, l’âge d’or de l’écriture orchestrale au début du XXe siècle. Avant tout, Claude Debussy est un moderne.»

Cette description emphatique laisse présager une vie tumultueuse, ponctuée de succès, de critiques, dans un entrelac d’activités pas toujours faciles à suivre. Il existe, pour s’y retrouver, un excellent petit guide qui suit Debussy au fil du temps, et présente une biographie quasi romantique de cet artiste singulier: Ariane Charton, Debussy, Gallimard, Inédit, Folio, 2012, 336 p.

Esquisse biographique

Claude Debussy naît dans une famille modeste, ses parents sont des marchands de faïence, et rien ne paraît le prédisposer à se lancer dans une carrière musicale.

Celle-ci semble bien résulter d’un concours de circonstances favorables. À Cannes, une tante discerne on ne sait comment que son neveu de huit ans a des aptitudes musicales et lui fait donner des leçons de piano. Son père, emprisonné comme communard, fait la connaissance d’un musicien.

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Celui-ci, le pianiste Charles de Sivry, lui dit de consulter sa mère, une excellente pianiste, qui assure la formation pianistique d’Achille. «C’est à elle que je dois le peu que je sais de piano», dira-t-il.

En 1872, grâce à cette formation, il est admis au Conservatoire. Et aux «Années d’apprentissage 1862-1879» vont succéder les «Premières compositions». Comme l’écrit un musicologue: «Claude Achille s’est préparé pendant plus de vingt ans à devenir Debussy.»

De-ci, de-là

On retrouve Achille à Arcachon, à Florence, à Paris puis à Moscou, à Vienne. Il compose cantates et mélodies pour finalement gagner le grand Prix de Rome avec une cantate, L’enfant prodigue. Il passe deux années à Rome, un exil pour cet indépendant amoureux de liberté.

De retour à Paris en 1887, il fréquente les milieux littéraires et artistiques et compose diverses pièces comme Cinq poèmes de Baudelaire, la Fantaisie pour piano et orchestre, un opéra, Rodrigue et Chimène.

À la demande du poète Mallarmé, il travaille à L’Après-midi d’un faune. En 1889, il se rend de nouveau à Bayreuth où il avait découvert Wagner l’année précédente. Il entend Tristan et Isolde. En 1889, il découvre des musiques asiatiques à l’Exposition universelle, pour laquelle on a construit la tour Eiffel.

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Suite et fin

Passons sur les aventures sentimentales de Claude Debussy, dont le lecteur pourra prendre connaissable dans l’ouvrage détaillé cité plus haut. Il découvre l’opéra Boris Goudounov de Modeste Moussorgski et Pelléas et Mélisande, une pièce de théâtre de l’auteur belge Maurice Maeterlinck, jouée aux Bouffes du Nord à Paris. Il en tirera son propre opéra du même nom.

On le retrouve à Saint-Pétersbourg, Moscou, Rome, Amsterdam, La Haye, Bruxelles, Londres. Il compose encore de nombreuses œuvres.

Claude Debussy décède le 25 mars 1918 des suites d’un cancer découvert en 1910. Il est inhumé au cimetière de Passy dans le XVIe arrondissement de Paris. À ses côtés reposent sa fille Claude-Emma, décédée en 1919, et son épouse, Emma, morte en 1934.

Le compositeur

Debussy ne se définit pas en quelques mots, il est «musicalement en marge pare rapport aux autres compositeurs». Il faut l’écouter pour le percevoir. «Je veux écrire mon songe musical avec le plus parfait détachement de moi-même, dit-il dans une entrevue. Je veux chanter mon paysage intérieur avec la candeur naïve de l’enfance.

Sans doute cette innocente grammaire d’art n’ira pas sans heurts. Elle choquera toujours les partisans de l’artifice du mensonge…» Et la Bataille de Pelléas, digne de la bataille d’Hernani de Victor Hugo, en est un bel exemple.

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Mais il reste de lui «une vie et une œuvre multiple en quête d’un idéal qui n’appartenait qu’à lui».

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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