Cette année 2012 marque le 150e anniversaire de naissance d’Achille-Claude Debussy, né le 22 août 1862 à Saint-Germain-en-Laye, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Paris.
Le Grand dossier le présente ainsi, en brossant un tableau sommaire de ses talents et de ses faiblesses: «Suicidaire mais cœur volage, impétueux mais visionnaire et grand coloriste, fin lettré, épris de poésie et de peinture, d’orientalismes et de primitivismes, surtout orchestrateur raffiné et critique, Debussy ne cesse de fasciner. Son imaginaire le porte vers le songe, l’ombre et le mystère: du Faune à la Mer, de Pellas aux esquisses de la Maison Usher, le compositeur réussit l’assimilation originale et si transparente de Wagner; refonde l’écriture française au piano; renouvelle aussi la musique de chambre; il est avec Ravel, cet «Apache» anticonformiste qui donne à la France, l’âge d’or de l’écriture orchestrale au début du XXe siècle. Avant tout, Claude Debussy est un moderne.»
Cette description emphatique laisse présager une vie tumultueuse, ponctuée de succès, de critiques, dans un entrelac d’activités pas toujours faciles à suivre. Il existe, pour s’y retrouver, un excellent petit guide qui suit Debussy au fil du temps, et présente une biographie quasi romantique de cet artiste singulier: Ariane Charton, Debussy, Gallimard, Inédit, Folio, 2012, 336 p.
Esquisse biographique
Claude Debussy naît dans une famille modeste, ses parents sont des marchands de faïence, et rien ne paraît le prédisposer à se lancer dans une carrière musicale.
Celle-ci semble bien résulter d’un concours de circonstances favorables. À Cannes, une tante discerne on ne sait comment que son neveu de huit ans a des aptitudes musicales et lui fait donner des leçons de piano. Son père, emprisonné comme communard, fait la connaissance d’un musicien.