Darwin à la loupe

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Publié 11/03/2008 par Ulysse Gry

Évoluez au cœur de la théorie de l’évolution et reconnectez-vous au Grand arbre de la Vie: Charles Darwin et ses passionnants travaux sont à observer, à la loupe, du huit mars au quatre août au Musée Royal de l’Ontario.

«Rien ne t’intéresse que les fusils, les chiens et la chasse aux rats. Tu finiras par te déshonorer et faire honte à ta famille.» Voilà ce que le jeune Charles Darwin reçut de son naturaliste de père, en pleine face, quelques années après avoir perdu sa mère.

Cent cinquante ans après, son livre De l’origine des espèces demeure un pilier de la compréhension humaine de la vie, et la seule explication scientifique de la diversité des espèces sur Terre.

Mais si le vieux barbu n’a pas fini d’inspirer les scientifiques de tout poil, sceptiques et créationnistes lui volent encore dans les plumes.

À l’occasion du bicentenaire de sa naissance (en 2009), Darwin, qui fit le tour du globe en bateau pour comprendre la marche du monde, s’offre une tournée mondiale posthume, qui commence au Canada au ROM de Toronto.

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L’exposition propose de marcher sur le chemin de la pensée du scientifique, ponctué çà et là de la plus grande collection de spécimens, artéfacts, manuscrits et souvenirs liés à sa propre vie.

Car si l’œuvre de Darwin révolutionna la réflexion de l’Homme sur lui-même, sa vie fut tout aussi spectaculaire. Le pari de l’exposition est donc de vous la faire revivre, pour découvrir avec lui, pas à pas, la théorie de l’évolution.

Jeune naturaliste, il embarque donc pour un dantesque tour du monde en bateau de cinq ans, traversant tous les Océans ou presque, dormant sur un hamac dans une cabine qu’il partage avec deux autres personnes, avec pour simple bagage une bible et un revolver. On suit alors l’évolution de sa pensée au fil de ses découvertes, de ses doutes et révélations. On peut par exemple voir son premier dessin simplifié de l’arbre de la vie, au-dessous d’un petit et hésitant «I think».

Humble, on découvre aussi un homme conscient des enjeux de son époque, demandant à sa femme de ne publier son premier essai fondamental, rédigé en secret en 1844, qu’après sa mort. Il en publiera finalement une version complétée, quinze ans plus tard, fatigué de ne parler qu’à voix basse de ses conclusions «comme on confesse un meurtre».

Le choc de ses découvertes se répercutant encore sur les bords de certains esprits réfractaires, c’est plus que jamais l’occasion d’explorer cette exposition, idéalement située dans le temple de l’évolution, le Musée royal de l’Ontario. William Thorsell, directeur et chef de la direction générale du ROM, déclarait ainsi que «les découvertes de Darwin constituent encore la pierre angulaire d’une grande partie de nos travaux en histoire naturelle». 

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Prenant racine au deuxième sous-sol du ROM, sous d’incroyables squelettes de dinosaures faisant écho aux gueules ouverts des mammifères les plus fous que contient le musée, l’exposition prend tout son sens et les travaux de Darwin toute leur évidence. Chris Darling, directeur du musée, en est conscient: «L’exposition Darwin éclaire d’une lumière naturelle et dans un cadre cohérent le sujet de Darwin, l’homme et le scientifique.»  Si l’exposition manque quelque peu d’envergure et d’interactivité, des activités sauront compléter la soif de savoir de ses visiteurs. Au programme, confection de nœuds marins, et classement d’insectes dans un cabinet du naturaliste reconstitué.

Des visites scolaires sont offertes et des suppléments d’ores et déjà prévus pour le congé scolaire de mars. ROMjeunes offre aussi des cours et des activités liées à Darwin (informations sur www.rom.ca/schools/).

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