J’avais envie de revenir sur les mots français qui ont réussi à entrer dans la langue de Shakespeare. Et comme j’ai eu l’occasion récemment de faire un peu plus de deux mille kilomètres sur les routes et dans les villes anglaises, j’ai pu voir à quelques reprises des «culs-de-sac».
Oui, des «culs-de-sac». Nos amis britanniques ne disent pas «dead end» mais bien «cul-de-sac» pour désigner ces petits bouts de rues ou de routes qui n’aboutissent nulle part.
Sur les panneaux de signalisation, c’est «cul-de-sac» qui est inscrit. L’influence de la France d’outre-Manche y est sans doute pour quelque chose. Pourtant, les Français utilisent «impasse» depuis longtemps…
«Cul-de-sac» en Angleterre depuis le 18e siècle
Le Petit Robert nous dit que l’anglais a emprunté au français le mot «cul-de-sac» depuis le dix-huitième siècle, cinq cents ans après que l’expression elle-même soit entrée dans l’usage du français.
Le mot «cul-de-sac» est formé de «cul», employé ici dans une de ses définitions secondaires. Il faut attendre la cinquième définition du Robert pour apprendre que «cul» peut être, par analogie, le «fond de certains objets».