La dernière tuile qui tombe sur la tête de CRISPR fait plus mal que les précédentes: non seulement cette technologie peut-elle endommager les gènes qu’elle tente de réparer, mais les dommages pourraient apparemment être plus lourds que prévu.
À la base, qu’il y ait des dommages n’est pas une surprise: tout acte consistant à découper une partie d’un gène pour en insérer une autre partie provoque une activité frénétique à l’intérieur de la cellule dans une tentative de refermer la «coupure».
La santé menacée
Or, la recherche publiée la semaine dernière dans Nature Biotechnology laisse croire que cette activité pourrait être encore plus frénétique qu’anticipé, au point de menacer la santé du patient.
À tout le moins, ces efforts de nos armées cellulaires pourraient compliquer l’interprétation des résultats des expériences menées jusqu’ici avec CRISPR.
Les dommages dont on parle consistent en des milliers de paires de bases effacées à proximité de l’endroit où le «ciseau génétique» qu’est CRISPR a effectué son travail. Autant de «disparitions» se traduisent inévitablement par des mutations: un gène s’en trouve réduit au silence ou, à l’inverse, un gène se trouve activé là où il ne devrait pas l’être.