La cause première de la crise des surdoses d’opioïdes se cache-t-elle du côté de la sociologie de la pauvreté, ou du côté de la trop grande disponibilité de ces médicaments?
Pour un duo de l’Université Princeton, les décès par surdoses d’opioïdes sont des «morts du désespoir», au même titre que les suicides ou les morts causées par l’alcool.
Leur recherche est parue en 2017, sous l’égide du National Bureau of Economic Research, un organisme privé de recherches économiques, qui a également publié une seconde recherche, également en 2017, qui identifie elle aussi des «conditions macroéconomiques» qui auraient été la cause de la crise.
Une troisième recherche, parue en 2017 dans la revue Drug and Alcohol Dependence, pointe une corrélation entre une plus grande concentration de décès aux opioïdes et certaines zones géographiques des États-Unis qui sont plus pauvres ou plus affectées par la crise économique.
10% des décès
Mais le professeur d’économie politique Christophe Ruhm, de l’Université de Virginie, est de ceux qui affirme plutôt que l’augmentation des décès entre 1999 et 2015 reflète les changements dans «l’environnement des médicaments» — en d’autres termes, la plus grande accessibilité de ces médicaments, comme le fentanyl.