Comment parler aux jeunes de thèmes délicats

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AOcVF propose des outils pour reconnaître et s'occuper des relations malsaines. Photos: AOcVF
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Publié 11/02/2022 par Action ontarienne contre la violence faite aux femmes

Nous savons que, pour bien des parents, parler de sexualité, de relations saines et de consentement avec ses jeunes n’est pas chose facile. Situation semblable du côté du personnel enseignant…

Quoiqu’il soit souvent armé de bonnes intentions, les ressources pour faciliter de telles conversations ne sont pas toujours au rendez-vous. Si vous vous reconnaissez dans ces mises en situation, poursuivez votre lecture!

Quand devrais-je avoir ces discussions?

Le consentement et les relations saines sont des concepts essentiels dans tout type de relation (amoureuse ou autre).

Il n’y a pas d’âge fixe, mais il est préférable d’en parler dès un jeune âge, où les conversations se font de façon plus générale et positive et moins axées sur la sexualité.

Peu importe l’âge, il est toujours pertinent d’enseigner aux enfants et aux jeunes l’importance de fixer leurs limites — et de respecter celles des autres —, de développer leur empathie, de suivre leurs instincts, etc.

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La sexualité et les relations suscitent beaucoup de questions, qu’on ne sait pas comment ou quand poser.

Discuter des agressions

Quant aux discussions de thèmes plus délicats, tels que les agressions à caractère sexuel, on doit se rappeler qu’il ne s’agit pas d’instaurer un climat de peur.

Au contraire, il s’agit plutôt d’axer vos interventions sur le consentement et une sexualité positive, c’est-à-dire une sexualité qui est vécue de façon respectueuse.

Bien sûr, il est important que vous abordiez les enjeux des relations malsaines, mais vous concentrer uniquement sur les aspects négatifs pourrait transmettre une vision de la sexualité qui est menaçante et nocive.

Par exemple, au lieu de parler uniquement de la présence potentielle de prédateurs sexuels sur les réseaux sociaux, vous pouvez parler des façons de protéger son identité sur le Web et sur les manières de s’assurer que l’identité de son interlocuteur est bien réelle.

Pour plus de pistes concernant les relations saines et malsaines, rendez-vous au site Traçons les limites d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF).

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Les campagnes Ouvre les yeux et Traçons les limites d’AOcVF.

Comment répondre aux questions des jeunes

  • Il s’agit d’instaurer un dialogue, et non d’instaurer un discours à sens unique. Vous pouvez partager votre opinion, mais ne l’imposez pas.
  • Parlez de consentement. C’est un concept primordial à comprendre pour les jeunes, surtout lorsqu’il est question d’agression à caractère sexuel. Il existe plusieurs ressources sur le Web qui peuvent servir à amorcer une discussion.
  • Il est aussi important de comprendre le besoin du ou de la jeune s’il ou elle pose des questions sur la sexualité ou les violences sexuelles : besoin de se faire rassurer, besoin de partager une expérience, besoin d’information, besoin de parler, etc. En comprenant le besoin, vos interventions seront mieux adaptées et plus efficaces.
  • Si un ou une jeune vous approche pour partager ce qu’il ou elle a vécu, évitez de banaliser ou de réagir trop fortement. Évitez les interrogatoires. Soyez disponible et écoutez ce qu’il ou elle a à vous raconter. Rassurez et soutenez la personne sans jugement.
  • Discutez avec les jeunes de leur vision d’une sexualité épanouissante, des relations saines, de l’amour, etc. Vous pouvez ainsi, à travers ces discussions, défaire certains stéréotypes, mythes ou idées préconçues que les jeunes pourraient entretenir et contribuer à réduire les pressions sociales qui peuvent parfois être négatives.

Quels outils peuvent m’aider à lancer la discussion moi-même?

Quand approche le moment de vivre ses premiers contacts sexuels, les jeunes n’ont pas de réels points de repère pour savoir si les questions et les sentiments qui surviennent sont «normaux».

Pour aborder la notion de consentement, la campagne de sensibilisation à la violence à caractère sexuel Traçons les limites comprend des dépliants, mises en situation, vidéos et outils qui permettent de parler de consentement sans gêne!

Si vous cherchez à aborder le sujet de la sexualité, consultez ce petit guide à cet effet.

La campagne #RelationSaine, qui s’adresse aux jeunes francophones de 12 à 25 ans, offre divers outils dynamiques permettant aux jeunes de réfléchir à leur relation, qu’elle soit une relation sérieuse de couple ou une relation plutôt occasionnelle.

Elle comprend notamment une série de jeux-questionnaires pour nourrir la réflexion de façon ludique! Ces outils conviennent autant aux jeunes qui cherchent à en savoir plus qu’aux adultes de leur entourage qui souhaitent aborder de tels sujets.

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Ouvrir les yeux… et les oreilles.

Inquiétudes sur un jeune

Que devrais-je faire si j’ai des inquiétudes concernant la relation de mon enfant ou d’une jeune dans ma classe?

À un moment propice, vous pourriez lui parler de ce que vous avez remarqué et de vos inquiétudes. (Le site Web Ouvre les yeux énumère les signes avertisseurs de violence chez les jeunes couples et ceux propres au contexte de pandémie.)

Vous pourriez aussi l’encourager à consulter elle-même le site Web www.OuvreLesYeux.ca pour lui permettre de faire sa propre réflexion sur sa situation.

Voici d’autres pistes d’intervention :

  • Si elle se confie à vous, dites-lui que vous la croyez et que ce n’est pas de sa faute.
  • Si elle vit avec son petit ami et qu’elle a l’intention de le laisser, suggérez-lui de ne pas l’avertir. Sa sécurité est une priorité.
  • Offrez-lui de chercher ensemble plus d’information. (Plusieurs sites Web sont suggérés à cette page Web.)
  • Offrez-lui de téléphoner ensemble à une ligne d’aide. Elles sont confidentielles, sécuritaires et sans jugement, et elles sont souvent disponibles 24 h sur 24.

La clé, c’est que vous réitérez que vous êtes là pour elle. Faites preuve d’écoute, d’empathie et de patience.

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Être constamment dénigrée: un signe qu’on est dans une relation malsaine.

Comment agir si elle nie la violence?

C’est possible qu’elle nie la violence. Si c’est le cas :

  • Ne vous mettez pas en colère. Ne soyez pas frustré ou frustrée par sa décision. Elle peut avoir peur d’avouer, avoir honte ou ne pas être prête à en parler.
  • Expliquez-lui calmement que sa sécurité et son bonheur vous sont importants. Rappelez-lui que vous êtes toujours là pour elle.
  • Dites-lui qu’elle peut venir vous parler n’importe quand.

Comment savoir si une situation risque de devenir dangereuse?

Le danger de violence mortelle risque d’être plus grand dans les cas suivants :

  • Il a accès à des armes.
  • Il consomme de la drogue ou boit de l’alcool régulièrement.
  • Il a déjà été violent physiquement ou sexuellement avec elle ou avec quelqu’un d’autre.
  • Il a menacé de la blesser ou de la tuer si elle le laisse. Par exemple « Si t’es pas à moi, tu seras à personne! ».
  • Il a menacé de se suicider.
  • Il l’a frappée ou a essayé de l’étrangler.
  • Il surveille ses moindres gestes, écoute ses conversations téléphoniques, lit ses courriels ou la suit.
  • Elle vient juste de se séparer ou elle a l’intention de le laisser.
  • Elle t’a dit qu’elle a peur pour sa sécurité ou elle refuse de voir les risques.

Pour connaître tous les signes de violence mortelle chez les jeunes couples, consultez cette page Web.

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Êtes-vous surveillée et contrôlée par votre partenaire?

Et si je crains pour sa sécurité?

Si vous croyez que la situation présente un risque immédiat, appelez la police.

C’est au moment où la relation de couple prend fin que le risque de violence mortelle est le plus élevé pour les femmes aux prises avec la violence.

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Pour poursuivre le dialogue

Comme parent ou éducateur ou éducatrice, vous avez une influence considérable sur les jeunes de votre entourage. Au-delà des discussions entourant les relations saines, pourquoi ne pas adopter un regard critique sur les stéréotypes sexistes tenaces?

Action ontarienne contre la violence faite aux femmes met en œuvre d’autres campagnes de sensibilisation à la violence. Découvrez ce travail et ces outils pour les jeunes au www.aocvf.ca.

Mentionnons que plusieurs organismes locaux sont associés à AOcVF, dont Oasis Centre des femmes à Toronto.

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