Collaboration d’organismes francophones sur la traite des personnes

Le Centre francophone de Toronto lance une table de collaboration de partenaires communautaires intervenants contre la traite des personnes.
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Publié 22/02/2022 par François Bergeron

À l’occasion de la «Journée nationale de sensibilisation à la traite des personnes», ce 22 février, le Centre francophone du Grand Toronto lance une table de collaboration regroupant des partenaires communautaires intervenants dans le ce domaine.

Selon la directrice générale Florence Ngenzebuhoro, «ce projet va renforcer le CFGT dans son objectif stratégique d’élargir son continuum de services.» Et ces services seront «complémentaires à ceux existants déjà dans la communauté.»

Une douzaine d’organismes impliqués

Le CFGT travaillera aux côtés d’institutions déjà engagés sur les violences sexuelles, les services aux femmes et l’intervention auprès des victimes de la traite.

Ces organismes comprennent Oasis Centre des femmes, La Maison de Toronto (hébergement des femmes francophones fuyant la violence), Colibri (centre des femmes francophones du comté de Simcoe), les conseils scolaires Viamonde et MonAvenir, COPA National (contre l’intimidation et la violence envers les enfants), les Services à la famille catholique de Durham (SFCD).

Ainsi que la police de Toronto, Family Services Peel, Victim Services of Durham Region, Women Support Network of York Region, London Abused Women’s Centre, Covenant House et d’autres.

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Rencontres et meilleures pratiques contre la traite des personnes

Aline Nizigama, la cheffe des communications et des projets stratégiques du Centre, coordonne cette initiative. Avec Aïssa Nauthoo, la patronne des services juridiques.

CFGT Centre francophone Aline Nizigama logement social
Aline Nizigama

«Des rencontres régulières entre les partenaires permettront de développer des outils et de partager les meilleures pratiques», explique Aline Nizigama.

Les meilleures pratiques porteront notamment sur la protection de l’anonymité des victimes et la discrétion des interventions. Ainsi que sur l’aiguillage vers les soins de santé, de counselling et de services juridiques, «pour aider la personne à s’en sortir».

«Nous visons aussi une meilleure collecte de données, de la formation d’intervenant.e.s francophones sur le terrain, des campagnes de sensibilisations…»

Et «l’élaboration d’un protocole de référencement entre les divers services des partenaires francos et anglos pour mieux cerner les besoins francos et les aborder… Dans le Grand Toronto, mais aussi tout le Centre Sud-Ouest de l’Ontario.»

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Trop souvent, les organismes d’aide «travaillent en silos», indique la coordonnatrice du CFGT. «Alors que le réseau de la traite, lui, est beaucoup plus élargi.»

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Le logo de La Maison d’hébergement des femmes francophones de Toronto.

Toutes les parties prenantes autour d’une même table

«Nous félicitons le CFGT pour chapeauter cette initiative rassembleuse», commente Dada Gasirabo, la directrice générale d’Oasis Centre des femmes. «Pour Oasis, avoir toutes ces parties prenantes autour d’une même table va renforcer le travail que nous menons depuis longtemps dans la sensibilisation du public à la lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes.|

«Siéger à cette table en tant que coalition francophone contre la traite des personnes amène d’autres dimensions d’investir dans l’appui aux survivantes afin qu’elles bénéficient du meilleur service possible.»

Dada Gasirabo, Oasis centre des femmes
Dada Gasirabo

Pour le Conseil scolaire catholique MonAvenir, «cette initiative vise à assurer une meilleure concertation des efforts pour soutenir les victimes et augmenter l’offre de services en français».

«La lutte contre la traite des personnes est un enjeu de taille qui nécessite la collaboration étroite de tous les acteurs clés et nous sommes fiers d’y contribuer.»

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Au Conseil scolaire Viamonde, on se dit également «heureux de pouvoir compter sur l’expertise du CFGT et ses partenaires en faisant face à ce défi important».

Les écoles constituent d’ailleurs un terrain de recrutement pour les proxénètes, indique Aline Nizigama. «Ils doivent donc développer des partenariats avec la police, les services de santé mentale, etc.»

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Le blason de la police de Toronto.

La traite des personnes est un «esclavage moderne»

C’est le 22 février 2007 que la Chambre des communes du Canada a adopté une motion condamnant la traite de femmes et d’enfants entre pays aux fins de leur exploitation sexuelle.

La proclamation du 22 février comme Journée de sensibilisation à la traite de personnes – adoptée aussi par l’Ontario – s’attaque à «l’esclavage moderne».

Curieusement, dans ce discours officiel, on ne mentionne pas l’exploitation des femmes ou des enfants par la «prostitution» ni dans la production de «pornographie».

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«La prostitution fait partie de la traite en effet», reconnaît Aline Nizigama. «Le financement public va au-delà de ça pour inclure aussi le trafic sexuel, l’exploitation des mineur.e.s à des fins sexuelles, le travail forcé sans ou avec peu de rémunération…»

«Dans les formations associées au projet, il y a une grande composante sur la prostitution.»

CFGT
Le 555 Richmond ouest (près de Bathurst au sud de Queen). Le Centre francophone du Grand Toronto occupe tout le 3e étage.

Alliance entre fournisseurs de services francophones

D’après Jo-Anne David du Centre Colibri «la région de Barrie est une plaque tournante de la traite à des fins d’exploitation sexuelle en Ontario».

«Afin de répondre aux besoins complexes des victimes de la traite et de leur offrir toute la gamme des services dont elles ont besoin, il est essentiel que nous bâtissions des alliances solides avec les fournisseurs de services francophones. Cette table de concertation des partenaires communautaires experts de la région du Sud-Ouest constitue un espace privilégié où créer de telles alliances.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes. L’Initiative de journalisme local (IJL), un programme financé par le gouvernement du Canada, est gérée par Réseau.Presse et ses journaux membres.

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