Clause dérogatoire: Ottawa plaide sur la forme seulement

Cette semaine en politique fédérale

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Au sujet de l’étude de la clause dérogatoire à la Cour suprême, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, parle d’«affaissement des provinces». Photo: Inès Lombardo, Francopresse
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Publié 19/09/2025 par Inès Lombardo

Le gouvernement fédéral demande à la Cour suprême du Canada de préciser les limites de l’utilisation de la clause dérogatoire (article 33) de la Charte canadienne des droits et libertés, notamment dans le cadre de la Loi sur la laïcité de l’État (loi 21) au Québec.

Ottawa estime, dans un mémoire déposé le 17 septembre auprès de la Cour suprême, que l’usage répété de cette clause pourrait «modifier indirectement la Constitution» et ainsi entraîner une «atteinte irréparable» aux droits des Canadiens.

Le fédéral ne se prononce pas en revanche sur le fond de la loi 21, qui interdit à certains fonctionnaires du Québec de porter des signes religieux dans le cadre de leur travail.

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La loi du Québec sur la laïcité de l’État interdit aux fonctionnaires, notamment aux enseignants des écoles publiques, de porter des symboles religieux, dont le hijab musulman. Photo: iStock.com/Minet Zahirovic

«C’est la job de la Cour suprême de décider si c’est légal de l’utiliser, la clause nonobstant», a déclaré le premier ministre, Mark Carney, en période de questions.

Plusieurs provinces – dont le Québec, l’Ontario et l’Alberta – s’opposent à toute restriction, soulignant que la clause reste un élément clé de la Constitution.

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L’article 33 de la Charte canadienne des droits et libertés permet aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de contourner temporairement certains droits inscrits dans la Charte.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a accusé Ottawa de chercher à «affaiblir les provinces» en conférence de presse et d’attaquer «des valeurs fondamentales du Québec» en contestant indirectement la validité de la loi 21, qualifiant cette position de «lâche».

Restrictions budgétaires et déficit record

Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a annoncé que le budget fédéral pour 2025-2026 sera présenté le 4 novembre.

Le premier ministre Carney avait parlé d’«austérité» et d’«investissements», un paradoxe souligné dans un contexte où le budget devrait afficher un déficit de 100 milliards $, selon l’Institut C.D. Howe.

François-Philippe Champagne a fait valoir cette semaine que ce budget mettra en avant un plan d’investissements «dans le logement et les infrastructures, tout en réduisant le coût de la vie pour les Canadiens».

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Parallèlement, le gouvernement dit qu’il mettra en place une discipline budgétaire pour améliorer l’efficacité des services publics, notamment avec des attritions dans la fonction publique.

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Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne. Photo: Inès Lombardo, archives Francopresse

Budget fédéral: craintes chez les Premières Nations

Le 16 septembre, les chefs de l’Assemblée des Premières Nations (APN) ont averti Ottawa que toute réduction du financement fédéral à leurs communautés nuirait à la mise en œuvre des grands projets gouvernementaux.

La cheffe de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak, a souligné en conférence de presse que les enjeux persistants, comme le manque d’infrastructures et d’eau potable, nécessitent encore un soutien financier de la part du fédéral.

Elle craint que ces priorités soient écartées au profit d’objectifs économiques dans le prochain budget.

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Le leadership des Premières Nations du Canada, autour de la cheffe de l’APN Cindy Woodhouse Nepinak. Photo: Facebook

Chrystia Freeland quitte le Cabinet Carney

Chrystia Freeland a été nommée le 16 septembre représentante spéciale du Canada pour la reconstruction de l’Ukraine par le premier ministre Carney, quittant ainsi ses fonctions de ministre des Transports et du Commerce intérieur.

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Dans une lettre publiée sur X, elle annonce qu’elle ne sollicitera pas de nouveau mandat aux prochaines élections.

Elle reste pour l’instant députée de la circonscription torontoise de University–Rosedale.

En revanche elle est immédiatement remplacée au Cabinet: c’est Steven MacKinnon, leader du gouvernement à la Chambre, qui récupère son portefeuille et a été assermenté.

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Le tweet de Chrystia Freeland annonçant son départ du Cabinet. Photo: X

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