Marier le chocolat et le vin; union audacieuse s’il en est une qui, comme celle des hommes et des femmes, demeure avant tout une affaire de goût. Cependant, le chocolat qui développe un arôme très puissant ne peut s’allier qu’avec un vin suffisamment charpenté aux arômes soutenus afin de lui résister.
Une sélection très large est possible. Il faut néanmoins considérer le goût de chacun puisque ce facteur compte pour beaucoup dans l’appréciation d’ensemble. Comme toute chose, il est possible de sortir des sentiers battus. L’important est de marier ou de provoquer l’assemblage des parfums parfois bien différents pour en faire ressentir ce que l’on aime le mieux: l’amer, le sucré, l’acide, le salé et aussi des arômes ou des parfums.
Les vins doux naturels s’acoquinent le mieux avec le chocolat. Maury et Banyuls, deux vins rouges au fruité et au moelleux importants, constituent l’accord couramment conseillé. Rivesaltes, Rasteau et Muscat de Beaumes-de-Venise peuvent se joindre à ceux-ci. Le porto quant à lui réussira pour le caractère fringant et fruité d’un Traditional LBV ou un Vintage en prime jeunesse et plein de fruits. Le tawny y trouvera avantageusement son compte pourvu qu’il soit jeune, idéalement dix ou vingt ans.
Avec un vin blanc tranquille, l’amertume et les arômes du chocolat écrasent un vin blanc sec. Pourquoi ne pas essayer un Château Chalon? L’accord avec un vin blanc moelleux tel un gewurztraminer de vendanges tardives, un Jurançon ou un Tokaji hongrois s’avère intéressant pour l’expérience aromatique. Un cidre de glace s’avère tout aussi sinon plus judicieux.
Vous préférez les bulles? Évitez les grands champagnes dont la finesse serait écrasée par les arômes du chocolat. Optez pour un Crémant de Loire au fruité bien senti ou une Clairette de Die voire un Asti Spumante. Le cidre mousseux saura aussi bien remplir son rôle avec sa légèreté jumelée au caractère aérien de ses arômes de pomme fraîche. Enfin, son acidité laisse une bouche nette et fraîche.