Cher Menteur au TfT: des lettres à la scène 

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Publié 11/02/2014 par Magalie Homo

Albert Millaire s’associe une nouvelle fois à Louise Marleau pour une comédie mordante: Cher Menteur débarque du 19 février au 1er mars au Théâtre français de Toronto.

Avouer son amour à quelqu’un est un geste qui traverse les âges. Avec l’internet, c’est devenu beaucoup plus facile, mais peut-être aussi beaucoup moins romantique qu’avant.

Fini les belles lettres parfumées que l’on envoyait à l’être aimé. Fini l’attente interminable d’une réponse brulante. Fini la passion dévorante qui anime la plume d’un cœur amoureux.

Aujourd’hui, il suffit d’un «(L)» ou d’un «< 3» pour se dire qu’on s’affectionne. Les époques changent mais la littérature épistolaire garde en son sein de belles trouvailles. Cher Menteur, de Jerome Kilty, en est une. D’après un échange de lettres enflammées entre Mrs. Patrick Campbell et le dramaturge George Bernard Shaw, cette pièce a été traduite de l’anglais par Jean Cocteau. Le vétéran Albert Millaire, ici comédien et metteur en scène de la pièce, donne vie à cette passion épistolaire au côté de la non moins célèbre Louise Marleau. «C’était des gens d’esprit. Il était un intellectuel et elle une femme extrêmement bien instruite et éduquée. Leurs échanges étaient constamment très spirituels et plein d’esprit», explique Albert Millaire à L’Express. Deux personnages connus du monde de la scène et de la littérature qui s’échangeaient des lettres profondes. Un amour platonique, certes, mais qui se dévoile à travers de belles lettres enflammées.

«C’est une histoire particulière parce que c’est un amour réel, elle était sa muse: il a écrit Pygmalion pour elle», fait remarquer Louise Marleau. Cette pièce, la comédienne l’a découverte il y a bien des années, lorsqu’elle était enfant et que sa mère l’emmenait au théâtre.

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C’est une œuvre qui lui tenait à cœur… mais pas question de s’identifier au personnage de Mrs Campbell: «elle est beaucoup plus diva que moi!»

De l’amour, il y en avait entre c’est deux artistes, mais le titre de la pièce, Cher Menteur, laisse entendre qu’entre l’amour et la haine les frontières sont minces. «Mr Shaw refusera toujours de quitter sa femme, ce qui donne lieu a des échanges assez musclés. Cet homme était un menteur», raconte Louise Marleau.

Le titre est d’ailleurs extrait d’une lettre de Mrs Campbell. Cela donne le ton de la pièce: comique et très animée, un véritable spectacle retraçant la relation particulière que ces deux esprits reconnus entretenaient.

Jean Cocteau disait: «On arrive à oublier que les protagonistes furent célèbres, et la marche de l’intrigue amoureuse l’emporte même sur l’intérêt historique de l’entreprise».

Ce n’est pas tant le fait que les deux protagonistes soient célèbres qui importe, mais la passion qu’ils nourrissaient au quotidien à travers leur correspondance. Louise Marleau pense plus modérément que «c’est essentiel de savoir que ce sont deux personnes célèbres, mais la relation qu’ils entretienne est effectivement digne d’intérêt en soi».

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Cher Menteur se jouera pendant deux semaines au théâtre de la rue Berkeley. «On a hâte d’être à Toronto. C’était un réel désir de revenir dans cette ville, et ça nous fait énormément plaisir», indique Louise Marleau.

La passion d’un amour vrai entre deux «espèces de monstres sacrés», selon Louise Marleau, des monuments de la littérature et du cinéma du début du XXe siècle sur scène pour un moment de pure délectation théâtrale.

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