Il y a des romans qui regorgent d’intrigues et de -rebondissements. Il y a des romans où rien ne se passe, où tout dépend du regard, du ton de la voix, du geste subtil ou incisif. Ce n’est pas une façon de dire adieu, nouveau roman de Stéfani Meunier, se situe peut-être entre ces deux pôles. L’action est au rendez-vous, mais à petite dose. L’auteure se révèle plus une magicienne des atmosphères qu’un as de l’intrigue.
Stéfani Meunier situe ses personnages dans le New York des années 1970. Il y a Ralf qui vit dans un appartement à Brooklyn, avec un chien qui s’appelle Lennon, comme un des Beatles. Il y a Sean, musicien canadien qui joue à New York et qui crèche chez Ralf. Puis il y a Héloïse que Ralf rencontre dans une boutique et dont il devient amoureux.
Chaque chapitre est écrit au «je» et il faut parfois plusieurs lignes avant de savoir lequel des trois personnages se raconte. C’est une bonne façon d’écrire un roman.
Tel que mentionné plus tôt, le roman ne regorge pas de rebondissements retentissants. Les personnages se retrouvent souvent dans des bars, vibrent au son de Sgt. Pepper’s ou Sexy Sadie, et trinquent allègrement. La romancière décrit avec minutie tout ce qui entoure ses personnages: un regard capté en passant, quelques accords de musique, les paroles d’une chanson qui montent aux lèvres, un cœur qui chavire.
Après avoir rencontrer Ralf, Héloïse ne tarde pas à s’installer chez lui. Petit à petit, Héloïse change: «je n’étais plus moi-même. Peut-être que c’était normal, que c’était ce que ça faisait, de vivre avec quelqu’un. On essayait de plaire, de cacher ses imperfections, on était influencé par le caractère de l’autre. Et on finissait par devenir l’autre.» Au début de la relation, ce genre de symbiose ressemble à une forme de bonheur.