Quand Kamala Harris a remplacé Joe Biden à la dernière heure face à Donald Trump, on a dit que le candidat républicain était désarçonné. On connaît la suite. Maintenant qu’à la dernière minute Mark Carney a remplacé Justin Trudeau face à Pierre Poilievre, on pense aussi que la campagne conservatrice est désorientée. On verra, le 28 avril, comment ça finira.
Chose certaine, les frasques de Trump représentent un cadeau inespéré aux Libéraux. Ce sera facile pour Carney de faire croire qu’il est différent de Trudeau et qu’il incarne la compétence. Plus difficile pour Poilievre de se débarrasser de son attitude abrasive qu’on ne peut pas ne pas associer à vous-savez-qui.
Flou mais crucial
Les sondages montrent que les Canadiens ont une «impression» plus favorable de Carney que de Poilievre: c’est flou, mais c’est peut-être toujours ce qui compte le plus.
Si Trump n’avait pas imposé ses tarifs et parlé d’annexer le Canada, les Canadiens réclameraient eux aussi des réformes conservatrices, dénonceraient la «décennie perdue» sous Trudeau, et résisteraient à l’idée de donner un quatrième mandat aux Libéraux.
Poilievre doit affronter un vent de face: le chaos trumpiste – la comparaison à Néron est justifiée – qui éclabousse et discrédite les partis conservateurs, populistes ou nationalistes un peu partout dans le monde.