Carney ou Poilievre le 28 avril: une question d’«impressions»

Carney Poilievre
Mark Carney fait campagne sur son CV, Pierre Poilievre sur le changement. Photos: capture d'écran CPAC (Carney) et Marianne Dépelteau, Francopresse (Poilievre)
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Publié 24/03/2025 par François Bergeron

Quand Kamala Harris a remplacé Joe Biden à la dernière heure face à Donald Trump, on a dit que le candidat républicain était désarçonné. On connaît la suite. Maintenant qu’à la dernière minute Mark Carney a remplacé Justin Trudeau face à Pierre Poilievre, on pense aussi que la campagne conservatrice est désorientée. On verra, le 28 avril, comment ça finira.

Chose certaine, les frasques de Trump représentent un cadeau inespéré aux Libéraux. Ce sera facile pour Carney de faire croire qu’il est différent de Trudeau et qu’il incarne la compétence. Plus difficile pour Poilievre de se débarrasser de son attitude abrasive qu’on ne peut pas ne pas associer à vous-savez-qui.

Flou mais crucial

Les sondages montrent que les Canadiens ont une «impression» plus favorable de Carney que de Poilievre: c’est flou, mais c’est peut-être toujours ce qui compte le plus.

Si Trump n’avait pas imposé ses tarifs et parlé d’annexer le Canada, les Canadiens réclameraient eux aussi des réformes conservatrices, dénonceraient la «décennie perdue» sous Trudeau, et résisteraient à l’idée de donner un quatrième mandat aux Libéraux.

Poilievre doit affronter un vent de face: le chaos trumpiste – la comparaison à Néron est justifiée – qui éclabousse et discrédite les partis conservateurs, populistes ou nationalistes un peu partout dans le monde.

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Programmes sérieux

C’est dommage, car plusieurs intentions prêtées à Trump et à Poilievre sont valables ou méritent qu’on en discute sérieusement: éliminer des dépenses inutiles et leur bureaucratie; commencer à équilibrer les finances publiques; dynamiser l’économie en réduisant les taxes et la réglementation; définancer le wokisme; s’affranchir de l’obsession sur les changements climatiques; reprendre le contrôle de l’immigration; renforcer notre défense; etc.

Carney a déjà volé quelques idées à Poilievre, notamment l’abolition de la surtaxe sur les gains en capitaux. Il pivote de la taxe carbone sur les consommateurs vers une future taxe carbone sur les industries. Et il promet de revaloriser les ressources énergétiques du pays. Mais là semble s’arrêter l’appétit du nouveau premier ministre pour le «changement».

Heureusement pour lui (pour l’instant), la question de l’urne qui s’impose est «qui va négocier avec Trump?». Plutôt que «qu’est-ce qu’on va négocier ou céder?», comme le souhaiteraient les chefs du Bloc québécois, du NPD et des Verts. Car la réponse à la première question est: pas ces trois partis.

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et numériques, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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