Depuis plusieurs années, le Cameroun est le théâtre de violents affrontements. Une fracture profonde divise le pays, héritage de son histoire coloniale.
«Après le départ des colons, il a fallu ramasser les morceaux»
«Nous sommes les enfants de la colonisation», commence Rubie, étudiant camerounais qui se dit «résolu». Le jeune homme, qui vit en Allemagne, porte un regard critique sur la crise qui gangrène son pays. «Après le départ des colons, il a fallu ramasser les morceaux et essayer de faire quelque chose avec. Ce qui en sort n’est pas très beau», explique-t-il.
Ce qui en sort, c’est ce que l’on appelle communément la crise anglophone au Cameroun. Une profonde fracture qui divise le pays.
En réalité, cette crise n’a d’anglophone que le nom. «On dit la crise anglophone, car on a l’impression que c’est porté sur la langue, que c’est juste un problème de revendications. Mais ce n’est pas que ça. Ça serait trop facile de dire que l’un des deux camps a tort. C’est le cumul de beaucoup de problèmes», déclare Rubie.
Colonisation du Cameroun
En 1946, l’ONU signe un accord de tutelle avec la France et la Grande-Bretagne, qui vont alors administrer le Cameroun. Lorsque les colons partent en 1960, ils laissent derrière eux deux peuples pour un pays. L’un est anglophone, l’autre francophone. Chacun héritier d’un système politique différent.