C.R.A.Z.Y.: retentissement international et résonnance personnelle

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Publié 08/03/2016 par Harriet Vince

C.R.A.Z.Y., l’un des plus gros succès du cinéma québécois sur la sortie du placard d’un jeune homosexuel, a trouvé une grande résonnance chez Robert Schwartzald, prof de littérature à l’Université de Montréal. «Cette expérience est vécu pour plusieurs garçons qui doivent chercher le moyen de se réconcilier avec leur père ou leur parent».

Auteur d’un livre sur le film de Jean-Marc Vallée, Robert Schwartzald, invité à en parler après la projection à l’Alliance française de Toronto vendredi dernier, s’est intéressé autant à l’histoire de la production et la technique du cinéaste, qu’à son propos et la culture qu’il dépeint.

C.R.A.Z.Y. suit Zachary dans un Québec des années 1970 où la religion occupe une grande place dans la vie de tous les jours. Dès son jeune âge, Zac a des tendances qui laissent présager son homosexualité face à un père qui a des difficultés à accepter cette orientation sexuelle de son fils.

«La culture populaire est plutôt représentée dans le film par le père de Zac et par son frère Raymond; la culture traditionnelle par la mère.»

«Je parle également de la musique, qui joue un rôle très important dans le film.»

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Parallèles

Robert Schwartzald analyse l’attitude du père – originale par rapport à celle qu’on montre dans d’autres films québécois – face au coming out de son fils. «Enfin, il y a ce que j’appelle un post-scriptum où j’essaie de mettre l’histoire en relation avec la mienne», nous a-t-il expliqué.

«Évidemment, je n’ai pas vécu la même histoire que Zac dans le film, mais j’ai eu une relation très affectueuse avec mon père qui avait du mal à comprendre mon orientation sexuelle. On a fini par se réconcilier. Il y a beaucoup de parallèle mais je ne suis pas le seul», a précisé notre auteur.

«Je trouve que C.R.A.Z.Y. a une façon un peu nouvelle de trouver la figure du père québécois. En même temps, Jean-Marc Vallée a toujours dit que c’était un film sur la différence. Il voulait faire un hommage à nos familles.»

Toutefois, si de nombreux Québécois se sont identifiés dans ce film dans la mesure où il s’agit d’une famille qui surmonte une crise pour se réunifier sur la base de la tolérance, «ce n’était pas entièrement satisfaisant dans la mesure où on ne voit jamais Zac en train de s’affirmer comme un gai», dit-il.

«On le voit comme un adolescent troublé, on le voit comme un homme d’un certain âge qui semble heureux. Mais on a pas d’entre deux. Comment s’est-il affirmé?»

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«Le film est à la fois très touchant et il pose également des questions très troublantes. À la fin on ne répond pas à ces questions. Le film n’a pas besoin de répondre à toutes les questions, mais c’est une question que l’on peut soulever. Le moment le plus important est la réconciliation… qui n’en est pas une car c’est Zac qui doit s’adapter aux conditions de son père.»

Paru en décembre dernier en anglais, Robert Schwartzald envisage de faire une traduction de son ouvrage en français.

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