Chrystine Brouillet renoue avec le polar en publiant Zone grise qui met de nouveau en scène l’inspecteur Frédéric Fontaine, protagoniste du roman Rouge secret (2005). Lecteurs et lectrices ont droit à un roman policier on ne peut plus déroutant.
La romancière porte une attention toute particulière au travail du policier enquêteur, qui sert ici de révélateur de la nature humaine, toujours étonnante, toujours insondable.
Le roman s’ouvre sur un autre enlèvement étrange à Montréal, en 1982. Nouveau kidnapping, personne relâchée quelques heures plus tard, inconsciente mais indemne, sauf pour quelques entailles au cou. Pas de rançon demandée, seulement un tas de chaussures laissées près de la victime…
Qu’est-ce qui peut pousser quelqu’un à commettre de tels méfaits, à la fois criminels et innocents? Dans cette deuxième enquête de Frédéric Fontaine, Chrystine Brouillet se fait encore une fois fine psychologue pour passer au crible la conscience de ses personnages. Et ils sont nombreux, répartis sur deux continents, sur un espace de quarante ans.
Zone grise est un roman déroutant au début parce que la romancière nous fait longuement ballotter entre Paris et Montréal, entre 1938 et 1980, entre 1942 et 1982. Les personnages mettent beaucoup de temps à se rendre à la croisée des chemins.