Boston: une ville vachement sympa

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Publié 12/09/2006 par Paul-François Sylvestre

On dit que Boston est tout ce qu’elle n’est pas sensée être. Dans cette ville de 950 000 habitants, c’est étonnamment le piéton qui est roi et maître. «Red lights are just a suggestion», nous dit le guide. En effet, le piéton traverse là où il veut, quand il le veut. Et cette année, les vaches sont «citoyennes honoraires» de Boston. Vous ne me croyez pas? Suivez-moi et vous saurez pourquoi Boston est vachement sympa.

La capitale du Massachusetts est une ville destinée aux amateurs de balades, sans doute en raison de son parc Boston Common, le plus ancien des États-Unis, de son avenue Commonwealth bordée de sculptures, et de son très chic quartier Beacon Hill. Le parc était jadis la limite de la ville et longeait Back Bay.

Cette baie a été remplie durant les années 1840 pour agrandir la superficie urbaine de 60%; les nouvelles rues ont été nommées en ordre alphabétique: Arlington, Berkeley, Clarendon, Dartmouth, Exeter, etc. Ce quartier du centre-ville est un havre de paix pour les piétons: places publiques, splendides églises, somptueuse bibliothèque et parc historique.

Premier parc des États-Unis, le Boston Common date de 1634. Il a d’abord servi à des fins d’élevage et de jardinage. Aujourd’hui, c’est le lieu de rendez-vous pour les adeptes de plein air et d’exercices.

Ce parc jouxte le quartier chinois de Boston et, chaque matin, vous êtes certains de croiser des personnes âgées qui y pratiquent le tai chi. Plus tard, vous y croiserez des ribambelles d’enfants guidés par leurs gardiennes.

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Boston Common longe la rue Beacon, une des rues les plus célèbres et les plus chics de la capitale du Massachusetts. Cette rue est connue pour son bar Cheers, dont la façade a été filmée pour l’ouverture de la série télévisée Cheers (l’intérieur n’a rien à voir avec le décor des émissions puisque l’action a été enregistrée à Hollywood).

Les logements voisins du bar Cheers et ceux qui forment le quartier Beacon Hill ont très belle allure, mais valent-ils 8, 10 ou 12 millions de dollars? C’est le prix d’une maison en rangée!

Le Boston métropolitain compte une centaine de collèges et universités. La plus célèbre demeure sans doute Harvard. Mais Harvard University est située à Cambridge et les Cantabrigiens seraient horrifiés d’entendre dire que leur ville fait partie de Boston. C’est aussi à Cambridge que le Massachusetts Institute of Technology (MIT) a pied à terre.

Selon mon guide Ed, la statue de John Harvard (mécène et non fondateur) n’est pas le portrait du généreux donateur mais celui d’un modèle qui a accepté de poser. Ed nous dit que si nous frottons le pied gauche de John Harvard, notre quotient intellectuel augmentera de cinq points, mais seulement à la fin de la visite guidée (c’est-à-dire après qu’il nous aura instruits de tous ses secrets bostoniens!).

Boston invente les hookers

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L’assemblée législative du Massachusetts (State House) est située en face de Boston Commun. Le dôme en or de cet édifice a été peint en noir durant la Seconde Guerre mondiale pour éviter qu’il soit la cible d’un éventuel bombardement.

À deux pas de la State House se dresse une statue du général Joseph Hooker, un homme qui veillait aux mieux-être de ses soldats. Pour ce faire, il invitait des «dames de nuit» à rendre visite à ses soldats pour… les distraire. Elles sont devenues les «Hooker Ladies», puis les «hookers».

Boston peut se targuer d’avoir construit le premier métro aux États-Unis (le tarif se chiffre à seulement 1,25$). La ville a aussi l’honneur (!) de compter le plus grand nombre de Dunkin Donuts per capita.

Cela s’explique par le fait que le premier magasin a ouvert ses portes en banlieue, à Quincy en 1950, que son siège social s’y trouve toujours et que l’entreprise a allègrement essaimé à chaque coin de rue (ou presque) de la capitale bostonienne.

Une visite qui s’impose à Boston est celle du Musée des beaux-arts. Le métro arrête directement en face de l’imposant édifice du Museum of Fine Arts. Après avoir payé les frais d’entrée de 15$, je vous recommande de vous diriger vers le second étage où vous attend une «impressionnante» collection, celle des impressionnistes.

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Vous y admirerez des œuvres de Monet, Pissarro, Van Gogh, Gauguin, Renoir et Sisley. Vous sentirez tantôt la relaxante douceur des Nénuphars de Monet, tantôt le romantisme de la Danse à Bouginal, de Renoir.

Je vous ai dit que les vaches étaient citoyennes honoraires de Boston. Oui, oui… tout comme les 326 orignaux de Toronto l’ont été en 2000. Ces vaches sont moins nombreuses (seulement 120) et elles font partie de CowParade, un événement qui a vu le jour à Chicago et New York en 1999, puis s’est déplacé à Kansas City en 2000, à Houston en 2001 et à Londres en 2002. Des artistes ont créé des œuvres d’art vachement coquines qui feront l’objet d’un encan le 21 septembre. Les revenus serviront à lutter contre le cancer.

Chaque vache est unique et porte un nom. L’une d’elles s’appelle Picowso et ressemble à un tableau de vous savez qui. Une autre est couchée devant le Four Seasons Hotel et se nomme… Mooom With a View (room with a view). Une autre s’appelle Bilingual Cow et est parrainée par The French Library (Alliance française).

La découverte de ces coquines vaches est un vrai régal pour les piétons! L’expérience prouve, si preuve est nécessaire, que Boston est une ville vachement sympa!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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