À chacun son histoire pas d’allure… de bière, de resto et de femmes

Julie Myre Bisaillon, Des bières et des femmes
Julie Myre Bisaillon, Des bières et des femmes, roman, Montréal, Éditions Hurtubise, 2021, 252 pages, 22,95 $.
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Publié 28/07/2021 par Paul-François Sylvestre

Présenté comme un roman en fragments, Des bières et des femmes, de Julie Myre Bisaillon, raconte les boires et déboires d’un petit resto d’une microbrasserie rurale dans les Cantons de l’Est. Le tout se résume à cette phrase glanée en cours de route : « À chacun son histoire pas d’allure. »

La narratrice est Maude, 41 ans. Son chum est Nath ; elle à 34 ans. Puis il y a Meg, la serveuse la plus expérimentée de la gang, qui sait « revirer un client de bord sans que ça paraisse et gérer les bikers ».

« Bonjour, vous avez rejoint le Restaurant du village, à côté de la microbrasserie. » On y sert des burgers, des pizzas et des grilled cheese. Pas de crevettes, ni de steaks ou salade César. Que des produits locaux (pas de lime ou de citron).

La campagne: un petit milieu

L’histoire se déroule à la campagne qui demeure, c’est bien connu, un petit milieu. Quelqu’un dit quelque chose à quelqu’un qui le répète à quelqu’un d’autre, pis hop, tout le monde le sait !

Déguster des bières pendant tout un été, ça n’a pas son pareil pour connaître tout ce beau monde. La bière servie au comptoir incite tellement à la confidence, au point où Maude se demande si elle est tenue au secret professionnel.

Le ton du roman est un peu joualisant. On y lit : « Me semble qu’il aurait pu checker ses options avant de m’appeler. Se donner un range de possibles. »

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Il y a souvent des petits sous-entendus sexuels, dont voici un exemple avec un beau jeu de mots : « Le père, j’y ferais pas mal. Mais le fils, j’y laisserais me faire pas mal d’affaires. »

Un commerce de bière naissant

La répétition est parfois une façon de donner de l’emphase. Mais, ici, on a droit à dix chapitres qui commencent exactement par les trois mêmes phrases, puis à huit autres chapitres qui commencent, eux aussi, par trois autres phrases identiques. C’est original deux ou trois fois ; après cela, ça devient lassant, voire énervant.

Nonobstant cette faiblesse, les lectrices et lecteurs peuvent en venir à trouver Maude, Nath et Meg parfois drôles et attachantes. Elles gèrent comme elles le peuvent un commerce naissant, avec tout ce qu’il faut de bonne volonté et d’autodérision.

Publié aux Éditions Hurtubise, Des bières et des femmes est un mariage entre le monde de la restauration et les gens de la ruralité. Avec Julie Myre Bisaillon, ce mariage devient un sacrement où à peu près tout un chacun passe au cash.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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