Les scandales pédophiles au sein de l’Église catholique durent depuis des siècles. Sergio Kokis s’en inspire pour écrire L’innocent, un roman dont l’action se déroule au Monastère royal de Saint-Benoît, où les voies du Seigneur sont impénétrables, alors que celles du diable demeurent «pleines de ruses et de déguisements».
Le monastère est un prieuré et non une abbaye. Plusieurs moines bénédictins sont en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Le 25 juillet 1593, fête de saint Jacques le Majeur ou Santiago, un enfant est laissé à la porte du monastère… qui n’a pas besoin d’une autre bouche à nourrir.
Charme nouveau
Le portier apporte le bébé à Frère Isodoro, herboriste, qui est aussitôt victime d’un «charme nouveau» contre lequel il se sent impuissant. Il décide d’élever le bambin de 3 ou 4 ans et le baptise Tiago en l’honneur de Santiago.
Lorsque l’enfant apprend à lire et à écrire, il ignore complètement le sens des mots. Il a cependant une mémoire phénoménale et peut répéter sans la moindre erreur des passages en latin ou des réponses du catéchisme.
Ignorance VS mémoire
Frère Isidoro ne tarde pas à remarquer «l’ignorance abyssale accompagnée d’une mémoire diabolique» de son pupille. Le frère herboriste n’ose pas dénoncer le comportement de Tiago, car le tribunal de la Sainte Inquisition l’immolerait tout de go sur le bûcher.