Beaucoup de Canadiens se sentent seuls

Un index de la solitude et l’isolement social

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Publié 13/08/2019 par André Magny

60% des Canadiens disent qu’ils aimeraient que leurs amis et leur famille passent plus de temps avec eux. Et seulement 14% des personnes interrogées cet été par les instituts Angus Reid et Cardus décrivent leur vie sociale comme très bonne.

Cette étude crée un véritable index de la solitude et de l’isolement social (ISIS) au Canada.

Solitude et isolement social

L’isolement social peut être décrit de façon objective, lié à divers comportements sociaux tels le nombre de contacts avec les autres ou les actions faites auprès des autres.

Par contre, la solitude est avant tout subjective. C’est «un décalage entre la quantité et la qualité de relations interpersonnelles qu’une personne a véritablement et ce qu’elle souhaiterait avoir». Autrement dit, dans une salle pleine de gens, une personne peut ne pas être isolée, mais se sentir terriblement seule.

Les groupes à risque

Pour l’ensemble des questions posées, le groupe le plus choyé de l’étude représente 22% des personnes sondées et est associé aux gens susceptibles d’être mariés, d’avoir des enfants et de gagner 100 000 $ ou plus. Est-ce vraiment surprenant?

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Ce sont gens de plus de 55 ans avec un revenu de moins de 50 000 $ qui sont en situation de faiblesse, avec les minorités visibles, les Autochtones, et les LGBTQ.

Dans cet index, divisé en cinq groupes allant du solitaire au plus entouré, les chercheurs mentionnent également que certains moyens peuvent aider à briser l’isolement.

Les activités liées à la foi comme la prière ou la fréquentation aux offices religieux aident à diminuer le sentiment de solitude. Pour les plus technos, utiliser des médias sociaux, texter ou se servir d’appels vidéos aide à rester branchés avec la famille et les amis.

Multiples minorités

Du côté de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), Sue Duguay, la présidente, affirme que c’est «un sujet dont on parle. C’est certain qu’on peut se sentir plus isolé en milieu minoritaire.»

Pour la présidente, contacter des organismes jeunesse des différentes provinces et territoires comme ceux regroupés par la Fédération, c’est souvent un premier pas pour briser l’isolement. «Nous sommes très conscients du concept des multiples minorités, qu’on soit, par exemple, francophone issu de l’immigration en plus de faire partie des LGBTQ. Heureusement, les nombreuses activités de nos organismes font en sorte qu’on essaie de joindre beaucoup de jeunes.»

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Aidantes naturelles

À l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne, la directrice générale Soukaina Boutiyeb n’est pas surprise de certaines conclusions de l’étude d’Angus Reid à savoir, par exemple, que les immigrants ou les Autochtones sont plus susceptibles d’être isolés socialement.

Les femmes n’y échappent pas. Ainsi, certaines données démontrent clairement que les aidants naturels, qui sont souvent des femmes, vont donner de leur temps, mais vont prendre rarement du temps pour elles. Même chose pour les femmes victimes de violence. Elles sont souvent isolées. «C’est ce type de clientèle qu’on perd malheureusement.»

Si l’étude d’Angus Reid mentionne peu les femmes (et pas spécialement les francophones), la directrice générale souligne au passage que vers la mi-septembre, l’Alliance dévoilera justement sa propre enquête sur les besoins des femmes. «Il manque d’études ciblées sur les femmes francophones.»

Auteur

  • André Magny

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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