Baltimore: charme et simplicité

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Publié 04/03/2008 par Charles-Antoine Rouyer

Baltimore…? C’est où, d’abord? Au pays de Marie! Le Maryland, quoi. Mais plus précisément? Baltimore, c’est entre Philadelphie et Washington.

À l’ombre de ces grosses pointures de la côte Est américaine et après une descente aux enfers depuis l’après-guerre, Baltimore vit une renaissance urbaine étonnante.

Baltimore est d’emblée attachante, au fil de ses ravissants quartiers historiques de maisons ouvrières, au bord de l’eau, accessibles par une ligne de bâteaux-taxis: un pur plaisir, par beau temps, de voir la ville depuis l’eau, puis pénétrer dans un quartier historique et repartir vers le prochain arrêt.

Ailleurs, dans la haute ville, d’imposantes demeures cossues et autres institutions culturelles rappellent les fastes passés de la ville – sans parler des grandes universités, dont la Johns Hopkins et son musée des beaux-arts, dont un penseur de Rodin.

Le charme de Baltimore c’est aussi l’ambiance d’une ville moyenne, où les gens sont encore avenants. Et Baltimore fleure bon l’océan qui se retrouve dans les assiettes de fruits, dont les fameux «Crab Cakes» (beignets de crabe). Baltimore est en effet lovée au bout d’un bras de mer intérieure et enlace la baie Chesapeake («la grande baie aux coquillages» en Algonquin).

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Fell’s Point

Le plus beau quartier historique était le plus malfamé autrefois: Fell’s Point, un village portuaire du XIXe siècle qui a survécu au cœur de la ville aujourd’hui.

Autrefois célèbre pour ses bars et ses hôtels de passe pour les marins, le quartier a failli être rasé dans les années 60 pour faire place à une autoroute.

Sauvé par les habitants, fidèlement restauré, il s’embourgeoise aujourd’hui autour de ses rues pavées très européennes.

En 1730 , William Fell crée sur cette pointe, une grande ferme et un chantier naval (absorbés par Baltimore en 1797). Autour, les fabriques de cordage, de voiles et autres entrepôts de bois vont fourmiller d’activité.

Aujourd’hui, restaurants, cafés et bureaux ont pignon sur rue. Certains entrepôts des quais ont été convertis en lofts ou en bureaux. Une petite marina à bateaux de plaisance rappelle la proximité de l’océan. Au cœur du quartier, le marché couvert Broadway demeure un rendez-vous quotidien des habitants et où trouver de quoi manger sur le pouce.

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L’arrivée des bateaux à vapeur changera tout ce petit monde. Après la fermeture des chantiers et le déplacement du port en aval, les conserveries prennent le relais, les huîtres de la baie en tête. L’afflux d’immigrants entretient aussi la vie de Fell’s Point – près de 700 000 en tout après la guerre civile.

Canton

Fell’s Point débordera vers l’Est, à Canton (d’après la ville chinoise, un souvenir de marin). Ce dernier arrêt le plus à l’Est de la ligne de bâteaux-taxis vaudra le détour. Bien moins commercial et moins «gentrifié», il abrite d’autres ravissantes rangées de maison de briques jumelées, collées serrées et admirablement restaurées.

Sur les hauteurs, le parc Patterson permet d’embrasser la ville d’un coup d’œil et d’admirer les coupoles dorées de l’église catholique ukrainienne St. Michael, surréelle d’exotisme.

Revenir à pied vers Fell’s Point permet d’emprunter une succession de promenades en bois, qui serpentent entre marinas, anciens entrepôts reconvertis en logements et nouveaux complexes de maisons de ville très réussis.

De retour à Harbourplace – la baie intérieure réhabilitée, très touristique, mais suffisamment aérée pour que des amuseurs de rues s’installent et divertissent les badauds assis sur de grandes marches – un passage au sommet du World Trade Centre pour la vue de l’étage panoramique et cap vers Federal Hill.

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Federal Hill

À dix minutes à pied, ce quartier ouvrier à l’époque regroupe une vingtaine de pâtés de maisons du XVIIIe et du XIXe. Il doit son nom à la colline qui domine la baie, un point stratégique pendant la guerre civile. En contrebas, ne pas manquer le American Visionary Arts Museum (art brut).

Le Baltimore plus traditionnel se trouve en remontant la rue principale, la rue Charles. Au Mont Vernon, l’ancien quartier chic, trône le premier monument Washington de toute l’Amérique et en face, la bibliothèque Peabody et sa salle sur quatre étages comme une maison de poupées. Un peu plus bas sur la rue Charles se dresse la toute première cathédrale américaine.

Hampden

Plus au nord de la ville, Hampden, un quartier d’artistes en cours de «gentrification» offre un mélange hétéroclite de magasins de proximité, de cafés et petits restos, et de boutiques multicolores (accessible par le Light Train avec sa bicyclette.)

Depuis Hampden, un vélo permet de redescendre en ville en traversant le campus verdoyant de l’université Johns Hopkins (et son Baltimore Museum of Art). Mais gare à ne pas pousser un peu trop à l’Est, car des quartiers de maisons abandonnés ne sont pas très loin. La profonde fracture sociale américaine est une fois de plus flagrante et le renouveau de la ville encore partiel.

De retour au bas de la ville, l’intimité de Fell’s Point agira comme un aimant, où vos pas vous ramèneront, pour retrouver ces pavés, ces maisons historiques à dimension humaine, cette vie de village aux accents industriels, baigné par le clapot de la baie, au cœur de la ville, surnommée autrefois «Charm City».

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Renseignements: 1-877-BALTIMORE ou www.Baltimore.org. Location de vélo (Federal Hill): www.lightstcycles.com (25$/jour). Pour une version plus longue et renseignements détaillés: carouyer.net.

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