Le nom d’Aurore Gagnon (1909-1920) ne dit pas grand-chose à bien des gens. Ajoutez-y «l’enfant martyre» et voilà que les souvenirs affluent. Ce qui aurait pu passer pour un fait divers est devenu une leçon de morale.
Marie-Aurore-Lucienne Gagnon naît le 31 mai 1909 à Sainte-Philomène-de-Fortierville, dans le comté de Lotbinière au Québec, du mariage de Télesphore Gagnon et Marie-Anne Caron. Sa mère meurt en 1918 et, une semaine plus tard, son père épouse en secondes noces Marie-Anne Houde.
54 blessures sur le corps d’Aurore Gagnon
Le 12 février 1920, on appelle un médecin au chevet de la petite Aurore. Il la trouve dans le coma, couverte de blessures étranges auxquelles elle ne survit pas. Le lendemain, le quotidien Le Soleil révèle la mort mystérieuse d’une enfant de 10 ans.
L’enquête du coroner et une autopsie font état de 54 blessures. Celles-ci ne peuvent être que le résultat des coups portés à l’enfant. Le couple est arrêté et emprisonné en mars 1920.
Après huit jours de procès et de reportages sensationnels dans les journaux, la cour condamne Marie-Anne Houde à être pendue le 1er octobre 1920. Et elle déclare Télesphore Gagnon coupable d’homicide involontaire. Il écope d’un emprisonnement perpétuel.