Au tour des auteurs 2ELGBTQ+ de la scène franco-ontarienne

Sudbury, Ottawa, Toronto: trois théâtres

LGBTQ theatre
Les silhouettes de Sudbury, Ottawa et Toronto aux couleurs du drapeau LGBTQ pour le projet «Dramaturgie en chantier». Arc-en-ciel par Pikisuperstar, Freepik
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Publié 18/01/2021 par André Magny

Charlotte L’Orage (Ottawa), Merlin Simard (Toronto) et Alex Tétreault (Sudbury) prendront la parole à l’occasion de trois tables rondes virtuelles organisées à compter de ce mardi 19 janvier par le trio du Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) de Sudbury, du Théâtre Catapulte d’Ottawa et du Théâtre français de Toronto.

En fait, cette rencontre entre les amateurs de la scène et les auteurs et autrices de l’Ontario francophone s’inscrit dans le cadre de l’initiative Dramaturgie en chantier à laquelle participent ces trois théâtres importants de l’Ontario français.

Marie-Pierre Proulx LGBTQ theatre
Marie-Pierre Proulx. Photo: Marianne Duval

Angle mort

«On s’est demandé quel aspect de nos auteurs était un peu dans notre angle mort», explique la directrice artistique du TNO, Marie-Pierre Proulx. «Donc, on s’est dit que nos artistes 2ELGBTQ+ méritaient d’être appuyés collectivement. On voulait les soutenir dans un sens provincial, on voulait sortir de nos régions.»

Pour les non-initiés, 2ELGBTQ+ signifie «deux esprits, gais, lesbiennes, bisexuels, transexuels, queer ou en questionnement, et autres». «Deux esprits» réfère à la culture des Premières Nations.

Selon les trois théâtres, ces dramaturges auront ainsi l’occasion de briser l’isolement, à la fois causé par la pandémie et par la nature solitaire de leur travail.

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Alex Tétreault LGBTQ theatre
Alex Tétreault. Photo: Alex Tétreault

Les mêmes ressources pour tous?

Alex Tétreault est content de participer à cette initiative. Celle-ci permettra aux trois auteurs de recevoir un appui au développement d’un projet d’écriture théâtrale dans le cadre de l’édition 2020-2021 de Dramaturgie en chantier.

Selon le jeune artiste, la table ronde du 19 janvier, qui portera sur «les conditions nécessaires pour créer librement», permettra de discuter justement de «l’attribution des ressources qui diffèrent» selon qu’on est un comédien hétéro ou un comédien gai ou trans.

«C’est plus courant d’engager un comédien straight pour jouer un gai que l’inverse», croit M. Tétreault. S’il est vrai que les comédiens font semblant d’être un personnage, il n’est pas nécessairement convaincu qu’un comédien hétéro ait assez d’expérience pour ressentir le vécu d’une personne gaie.

Merlin Simard LGBTQ theatre
Merlin Simard. Photo: Binks Headshots Toronto

Doublement minoritaire

D’origine québécoise, Merlin Simard est à Toronto depuis 2017. Elle se définit comme une artiste transféminine. Elle est aussi traductrice.

Elle se dit consciente de sa double minorité, à la fois comme francophone et comme autrice transgenre. Pour elle, les rencontres organisées par le triumvirat théâtral sont l’occasion de «créer un pont entre les deux communautés et de montrer que les auteurs ont une responsabilité face à leurs œuvres. Moi, je suis vraiment fière de ce que je suis.»

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Son collègue Alex Tétreault estime que le milieu franco-ontarien a peut-être un peu de retard sur la question queer par rapport au milieu anglophone. «Le discours social a eu plus de temps pour avancer que du côté francophone», dit-il.

Charlotte L'Orage LGBTQ theatre
Charlotte L’Orage. Photo: fab_tography

Un laboratoire

Outre la rencontre du 19 janvier animée par Rozenn Nicolle de Radio-Canada, la seconde du 30 mars portera sur «l’aspect citoyen du statut d’artiste, la portée sociale des œuvres». La troisième sera une carte blanche proposée aux trois auteurs.

Cette dernière rencontre permettra aux amoureux du théâtre d’entendre les textes qui auront été produits au cours de cette Dramaturgie en chantier. Si certains ont déjà découvert les textes de Charlotte L’Orage grâce au Centre national des arts, ce sera une première pour Simard et Tétreault qui n’ont encore jamais publié.

Ces trois rendez-vous sont importants pour Marie-Pierre Proulx. C’est une façon pour le TNO et ses acolytes de nourrir ces artistes, grâce à une bourse de 3 000 $ par participant, «et de garder contact avec notre public».

Les trois rencontres seront en quelque sorte un aperçu de ce laboratoire de création. D’ici là, le mot d’ordre du TNO, du Théâtre Catapulte et du TfT pour cet événement sera «Passez les prochains mois avec nous!»

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