Au pays des condors: le canyon de Colca

Pérou: 3e partie de 3

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Publié 21/08/2012 par Guillaume Garcia

Une fois le pèlerinage au Machu Picchu effectué, on reprend la route direction le lac Titicaca et un peu plus au sud, la vallée des canyons où nous attend un Trek dont nos jambes se rappelleront longtemps.

Arequipa la blanche

Si Cuzco doit facilement être la ville la plus visitée du Pérou, Aréquipa reste en nombre de population la deuxième ville du pays, avec plus d’un million d’habitants. La ville abrite plusieurs beaux bâtiments comme le monastère Santa Catalina et la cathédrale de la Plaza de armas. Surnommée la ville blanche en raison de la couleur de ses bâtiments faits de pierre blanche volcanique, Arquipa peut se réjouir de son titre de «plus belle ville coloniale» du Pérou.

La plaza de armas d’Arequipa concurrence très facilement celle de Cuzco et de Lima. De plus, la ville possède ce petit quelque chose en plus qui satisfait le voyageur. Les vendeurs sont moins agressifs, les locaux forts sympathiques et les bars très accueillants!

Cependant, la plupart des touristes qui se rendent jusque Arequipa viennent chercher autre chose que de l’historique. Ils veulent des sensations fortes. En effet, Arequipa est entourée d’une chaîne de volcans (le Misti, le Sabancaya, le Chachani)) dont les sommets culminent aux alentours des 5000-6000 m, la ville en elle-même étant à 2400 m, et sont parmi les plus faciles du monde.

Le sportif pourra se pratiquer en vélo de montagne (ou de volcan ici!), en canyonning, rafting, kayak, mais l’activité la plus recherchée s’appelle le Canyon de Colca et se trouve à quelque cinq heures de route à travers les cols avec un passage à 4900 m.

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Le repaire des condors

On prend le bus vers 3h du matin et quelques kilomètres plus tard la route commence à grimper sérieusement pour atteindre le point culminant de 4900 m un peu moins de trois heures plus tard. Les vitres du bus gèlent.

Après un petit-déjeuner copieux le bus se dirige vers «l’attraction numéro 1», les condors. Deux fois plus profond que le Grand Canyon des États-Unis, oscillant entre 1000 et plus de 3000 m de dénivelé, le Canyon de Colca est le repaire des condors. On peut les apercevoir tôt le matin ou en fin de journée. Après tout est question de chance. On en a eu.

Trois condors se sont mis à tournoyer dans les airs, sans aucun effort, aspirés par les courants d’air chauds. Deuxième plus grand oiseau après l’albatros hurleur, le condor des Andes peut mesurer jusqu’à 3,50 m d’envergure. Il ne bat quasiment jamais des ailes sauf à l’atterrissage et au décollage. On le retrouve dans les Andes, entre 3000 et 5000 m d’altitude.

On continue le voyage et là commence le trek. Pour aller dormir dans une oasis cachée au fond du canyon, on part pour sept heures de marche sportive, toujours sur ces sentiers péruviens si appréciables où la moindre erreur nous envoie dans les abysses.

Descendre au fond du canyon

De la route gravillonnée, il faut couper à travers champs pour se retrouver au bord du précipice. De là partent plusieurs chemins en direction du fond du canyon. De l’autre côté, on peut apercevoir des petits villages accrochés à leur bout de falaise. Aucun véhicule ne peut se rendre à eux. Les seuls moyens de locomotion de ses paysans sont la mule, et leurs pieds. Parfois, un politicien en campagne vient les rencontrer en hélicoptère.

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Au loin, les paysages sont composés de montagnes cabossées et lunaires, surplombées par les volcans aux sommets enneigés. La description s’avère difficile tant le tableau semble irréel. On est à plus de 3000 m, à perte de vue des sommets caillouteux nous font face et au dessus de ces sommets trônent des monstres de pierre au chapeau blanc de neige. Le plus grand sommet capé de neige, le Nevado Mismi (5597 m) est considéré comme la plus lointaine source de l’Amazone.

On s’enfonce lentement dans le canyon. Parfois le sentier s’aplanit et l’on peut marcher presque normalement, mais le plus souvent on se retrouver à devoir se frayer un chemin entre les grosses pierres qui «composent» le chemin. On fait plus de la «dé»escalade qu’autre chose! On croise plusieurs cactus. Il s’agit de la seule végétation présente.

Après trois heures de marche intensive, on commence à distinguer un bruit rassurant, celui de l’eau. Une rivière coule au fond du canyon, la Colca. Une heure de marche supplémentaire est nécessaire pour y parvenir. Ça y est, on est au fond!

Fini les broussailles, ici la nature est luxuriante et offre son lot d’arbres fruitiers de gazon et de fleurs aux couleurs vives.

Pourchassés lors des conquêtes inca puis espagnole, ces villageois se sont réfugiés au fond du canyon et sur sa paroi inaccessible. Ils connaissaient les vertus du microclimat spécial qui y règne et continue encore aujourd’hui d’y vivre. Beaucoup ne parlent pas bien espagnol. Leur langue est encore le quechua.

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Pour atteindre l’oasis, il faut remonter une partie du canyon de l’autre côté et le longer pendant quelques heures avant d’amorcer une dernière descente pour enfin voir l’oasis.

La nuit est magique, les étoiles sont nos hôtes et les parois du canyon sont tellement hautes qu’on ne les distingue pas du ciel. On se croirait en plaine.

Le retour se fait plus rapidement par un autre chemin, mais tout aussi raide. Il faut compter deux heures de marche sans s’arrêter pour ressortir du canyon.

On reprend le bus direction Aréquipa. Dernière gâterie du périple, la vue époustouflante des cultures en terrasses mise en place par les paysans locaux. Au fil du temps, ils sont devenus maîtres dans la disposition des cultures en fonction des micro-climats qu’ils créent en jouant sur la hauteur et l’ensoleillement des terrasses. Des génies…
[email protected]

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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