Arthur, roi d’Hollywood?

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Publié 09/01/2007 par Yann Buxeda

De tous les héros des temps modernes, il en est un qui surpassa les Napoléon et autres Alexandre, aussi grands fussent-ils. Arthur, roi de Bretagne, sa quête mythique du Graal, et les somptueuses histoires qui en découlèrent firent entrer un prénom populaire au panthéon des patronymes légendaires.

Alors quoi de plus normal pour un grand enfant que de nommer son héros ainsi? Et non, il ne sera malheureusement pas question d’Excalibur scintillante, de dragons maléfiques ni de Merlins enchanteurs dans les prochaines lignes, mais simplement du dernier né du réalisateur français Luc Besson, Arthur et les Minimoys.

Un premier long métrage d’animation pour celui qui s’est ouvert les portes d’Hollywood avec des films à succès comme La femme Nikita ou Le cinquième élément. Et le résultat est une nouvelle fois à la hauteur de la légende – pas du tout arthurienne cette fois –, puisque le bébé de Besson parvient à tenir la dragée haute aux maîtres de la synthèse que sont les studios Pixar ou Dreamworks.

Pendant plus d’une heure et demi, Arthur évolue dans un monde à mi-chemin entre l’artificiel et le réel, sans jamais laisser la fracture prendre le pas sur le reste. Une prouesse technique dans la veine de ce qu’avait su produire Besson auparavant.

Mais si le soin apporté à la forme s’est révélé être une constante au fil de ses films, le fond n’a pas toujours bénéficié de la même attention. Heureusement, Arthur et les Minimoys échappe au triste sort des vitrines technologiques de l’industrie cinématographique. Ici, point d’explosions à répétition qui parviennent rarement de toute façon à ensevelir les ruines d’un embryon de scénario atrophié.

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Arthur et les Minimoys est une aventure familiale à la portée écologiste et humaniste. Depuis la disparition de son grand-père dans de mystérieuses conditions deux ans auparavant, Arthur vit seul avec sa grand-mère dans la maison familiale.

Une situation financièrement complexe qui attire évidemment les vautours de l’immobilier de la région, qui menacent celle-ci de faillite si la maison n’est pas vendue dans quelques jours. Un ultimatum qui mènera Arthur, guidé par les indices laissés par son grand-père, sur les traces d’un fabuleux trésor et d’une incroyable aventure au pays des Minimoys, locataires ancestraux des sous-sols de son jardin.

Cinq ans de travail

«Il est 50% à mon image.» En évoquant le douloureux souvenir d’une disparition familiale, Besson a imprégné le film d’une sensibilité toute particulière en s’appropriant indirectement le personnage d’Arthur. En découle une tendresse qui, soutenue par le travail millimétré des équipes de modélisation, donne au film un cachet tout particulier. Une aura spécifique appuyée par l’excellent travail d’Éric Serra, compositeur désormais fétiche de Besson.

Mais si l’image médiatique d’Arthur est portée à bout de bras par Besson – il est le co-auteur de quatre tomes d’Arthur dont Arthur et les Minimoys – il convient tout de même d’en souligner l’âme. Né de l’esprit de Patrice et Céline Garcia, Arthur n’était à la base qu’un jeune enfant sans nom investissant un monde d’elfes sylvestres.

Une idée originale que Céline Garcia se souvient avoir peaufinée avec le plus grand naturel: «L’idée originale de ces livres m’est venue des souvenirs de ma petite enfance, des histoires d’enfance de mon père, mais aussi de l’observation de mon fils de huit ans. Au final, trois générations d’enfants sont à la base de l’histoire d’Arthur.»

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Un rêve transgénérationnel qui s’est étayé au fil des mois et, d’une série animée dans l’esprit de ses créateurs, il est devenu une série de livres, puis un film grand public en passe de remporter un succès considérable. Une mutation longue et soignée qui aura pris près de cinq années de travail. Un processus dont le résultat sera presenté dans les salles canadiennes à partir du 12 janvier prochain.

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