De tous les héros des temps modernes, il en est un qui surpassa les Napoléon et autres Alexandre, aussi grands fussent-ils. Arthur, roi de Bretagne, sa quête mythique du Graal, et les somptueuses histoires qui en découlèrent firent entrer un prénom populaire au panthéon des patronymes légendaires.
Alors quoi de plus normal pour un grand enfant que de nommer son héros ainsi? Et non, il ne sera malheureusement pas question d’Excalibur scintillante, de dragons maléfiques ni de Merlins enchanteurs dans les prochaines lignes, mais simplement du dernier né du réalisateur français Luc Besson, Arthur et les Minimoys.
Un premier long métrage d’animation pour celui qui s’est ouvert les portes d’Hollywood avec des films à succès comme La femme Nikita ou Le cinquième élément. Et le résultat est une nouvelle fois à la hauteur de la légende – pas du tout arthurienne cette fois –, puisque le bébé de Besson parvient à tenir la dragée haute aux maîtres de la synthèse que sont les studios Pixar ou Dreamworks.
Pendant plus d’une heure et demi, Arthur évolue dans un monde à mi-chemin entre l’artificiel et le réel, sans jamais laisser la fracture prendre le pas sur le reste. Une prouesse technique dans la veine de ce qu’avait su produire Besson auparavant.
Mais si le soin apporté à la forme s’est révélé être une constante au fil de ses films, le fond n’a pas toujours bénéficié de la même attention. Heureusement, Arthur et les Minimoys échappe au triste sort des vitrines technologiques de l’industrie cinématographique. Ici, point d’explosions à répétition qui parviennent rarement de toute façon à ensevelir les ruines d’un embryon de scénario atrophié.