Le 7 juillet dernier, par une majorité de 122 États, la Conférence des Nations Unies pour la négociation d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète a adopté le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
Le nouveau Traité vise à donner suite à l’article VI du Traité de non-prolifération nucléaire de 1968, dont le texte est le suivant: Chacune des Parties au Traité s’engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace.
Les pays qui vont ratifier le nouveau Traité s’engagent à ne pas produire ni posséder des armes nucléaires, à ne pas les utiliser ni menacer de les utiliser, à ne pas les transférer ni à les recevoir directement ou indirectement, avec l’objectif de leur totale élimination.
L’OTAN dit non
Le premier jour où le Traité a été ouvert aux signatures, il a été signé par 50 États, parmi lesquels le Venezuela, Cuba, le Brésil, le Mexique, l’Indonésie, la Thaïlande, le Bangladesh, les Philippines, l’État de Palestine, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Congo, l’Algérie, l’Autriche, l’Irlande et le Saint-Siège (qui l’a ratifié le jour même).
Mais ce même 20 septembre, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a rejeté catégoriquement le nouveau Traité. Prenant position au nom de ses 29 États membres, dont le Canada, le Conseil de l’Atlantique-Nord a soutenu qu’«un traité qui n’engage aucun des États en possession d’armes nucléaires ne sera pas effectif, n’augmentera pas la sécurité ni la paix internationale, mais risque de faire l’opposé en créant des divisions et des divergences».
Le 6 octobre dernier, le prix Nobel de la Paix 2017 a été attribué à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires pour le rôle qu’elle a joué dans l’adoption par l’ONU du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Le travail de la Campagne internationale est cependant loin d’être terminé.