Aujourd’hui, 25 septembre, nous célébrons la Journée des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes. Je vous présente donc un roman d’un écrivain du Grand Toronto.
L’être humain est-il naturellement porté à monter ses semblables les uns contre les autres, à les manipuler, à les isoler, voire à «tuer ses pairs par désœuvrement»? On pourrait le croire en lisant le roman Mon père, Boudarel et moi, d’Aristote Kavungu.
Un tortionnaire en Indochine
L’auteur s’est inspiré de l’histoire véridique du camp 113 en Indochine, et du présumé tortionnaire Georges Boudarel, pour écrire ce court roman de 80 pages.
Le personnage principal et narrateur est Emmanuel K. qui, à 4 ans, entend son père raconter à son insu les dix mois de son emprisonnement au Congo. Comme Aristote Kavungu est d’origine angolo-congolaise, on se demande s’il n’y a pas une part d’autofiction dans ce roman.
Emmanuel montre avec une justesse émouvante comment l’honneur de son père a été piétiné, comment sa dignité a été oblitérée, comment son humanité a été niée. Même si son père donne une version épurée de certaines horreurs, Manu a parfois «l’envie de vomir, de crier, de pleurer ou même de s’étonner à voix haute».