Alyssa Delbaere-Sawchuk: deux prix pour un album

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Publié 16/12/2008 par Vincent Muller

Pour son premier album consacré au répertoire métis Oméigwessi Reel Métis: A Tribute to Walter Flett, Alyssa Delbaere-Sawchuk, originaire de Winnipeg, vient d’obtenir deux prix lors des «Canadian Aboriginal Music Awards» fin novembre. Il s’agit des prix pour le meilleur album instrumental et le meilleur album violon. Étudiant aujourd’hui l’Alto en Suisse, elle a vécu à Toronto et notamment étudié au Collège français.

Alyssa Delbaere-Sawchuk est avant tout une violoneuse. Pour ceux que ce terme peut troubler, elle explique qu’il y a une différence entre violoniste et violoneux, ce dernier terme se rattachant aux artistes de musique folklorique alors que le terme violoniste est utilisé pour la musique classique.

La jeune fille originaire du Manitoba est donc une violoneuse depuis sa plus tendre enfance, puisqu’elle a commencé l’apprentissage du violon dès l’âge de trois ans en suivant une méthode bien particulière: la méthode Suzuki. Cette méthode consiste en l’apprentissage de l’instrument non pas avec cours de solfège et partitions mais par l’écoute. La musicienne explique que l’on peut comparer cette méthode d’apprentissage à celles utilisées pour l’apprentissage de langues.

Dès l’âge de huit ans, elle a commencé à jouer cette musique folklorique d’inspiration celtique ou écossaise avec ses jeunes frères. À 16 ans, elle s’est tournée vers la musique métisse et forme aujourd’hui avec ses trois frères Conlin, Nicholas et Danton le groupe The Métis Fiddler Quartet.

Pour cette jeune fille blonde qui a des origines diverses dont certaines autochtones, être métisse va au delà des apparences physiques. Pour elle, cela consiste à «reconnaître ses origines autochtones où métisses et à contribuer à la préservation de ces cultures» nées du contact entre européens et autochtones.

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Née d’un brassage culturel, la musque métisse se caractérise par des influences folkloriques québécoises, écossaises, celtiques et autochtones. L’album d’Alyssa, retransmet donc, à travers le violon, ces différents folklores. Elle nous explique que, bien que cet album soit uniquement instrumental, on y retrouve l’influence de chants autochtones. Elle ajoute que la musique métisse est «caractérisée par une phrase plus organique, plus asymétrique que les musiques folkloriques d’origines européennes qui ont une forme plus structurée».

Les deux prix qu’elle vient d’obtenir pour son premier album solo constituent une reconnaissance importante pour sa musique et, indirectement, pour celle de Walter Flett, qui fut son enseignant et à qui l’album rend hommage. Elle avoue que cela l’encourage grandement à continuer la mise en avant de la culture métisse à travers la musique.

Actuellement la jeune fille se consacre à l’étude de l’Alto au conservatoire de Lausanne en Suisse. On la retrouvera peut-être cet été à Toronto, lors de différents festivals auxquels elle espère pouvoir participer.

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