Alphonse Mucha, de l’affiche à la célébrité

Exposition au Musée du Luxembourg à Paris

Mucha
Alphonse Mucha, revue L'Objet d'Art, hors série, Faton, 2018.
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Publié 21/10/2018 par Gabriel Racle

Le Musée du Luxembourg à Paris organise une exposition, en cours jusqu’au 27 janvier 2019, consacrée à Alphonse Mucha. Pour celles et ceux qui ne pourront s’y rendre avant la date de clôture, les éditions Faton publient un numéro de L’Objet d’Art hors série intitulé «Alphonse Mucha».

Artiste flamboyant

La revue des éditions Faton est l’occasion idéale pour découvrir le talent de Mucha, cet artiste tchèque de renom. Et ce par l’intermédiaire de quelques articles significatifs et d’un grand nombre d’illustrations.

Des affiches qui ont fait le succès de Mucha aux boîtes de biscuits, des photographies aux ambitieuses peintures du cycle L’Épopée slave, cette revue, publiée à l’occasion de l’exposition du Musée du Luxembourg, représente parfaitement le talent de cet artiste flamboyant à l’imagination féconde.

Mucha
Autoportrait, huile sur toile, 1899, p.6.

Excellent chanteur

L’affichiste, illustrateur, graphiste, peintre, architecte d’intérieur et décorateur Alphonse Maria Mucha est né le 24 juillet 1860 à Ivančice, une ville du sud de la Moravie, en Europe centrale. Une région alors intégrée dans l’Empire d’Autriche.

Étant un excellent chanteur, il peut étudier dans la capitale de la Moravie, Brno, car il obtient une place dans une chorale de l’église Saint-Pierre. Il dessine également dès son plus jeune âge. D’ailleurs, son oeuvre La Crucifixion a été réalisée à 8 ans. Il est aussi très influencé par les fresques religieuses du maître Umlauf (1825-1916).

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Mucha La crucifixion
La Crucifixion, réalisée à 8 ans.

En 1875, il revient à Ivančice, où son père lui trouve un poste de greffier au tribunal. En 1878, Alphonse demande à entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Prague. Or, c’est un échec: «Choisissez une autre profession où vous serez plus utile», lui a-t-on lancé à l’époque.

Débuts artistiques

Mucha réalise en Moravie quelques travaux décoratifs dans le milieu du théâtre. Puis, il rejoint Vienne en 1879 pour travailler dans la plus grande entreprise de décors théâtraux de la ville.

En même temps, il poursuit une formation artistique, notamment auprès du peintre décorateur Hans Makart (1840-1884) dont il s’inspirera. Par la suite, il se rend à Mikulov, en Moravie du Sud, où il gagnera sa vie comme portraitiste.

Mucha Été
L’Été, affiche, 1896, p.19.

Après une période mouvementée où il travaille comme décorateur pour de riches nobles locaux, il perfectionne sa formation à l’Académie de Munich.

Vie parisienne

Mucha se rend à Paris en 1887 pour continuer sa formation à l’Académie Julian et à l’Académie Colarossi, «tout en produisant une revue, en réalisant des affiches publicitaires et en illustrant des catalogues, des calendriers et des livres comme Mémoires d’un Éléphant blanc de Judith Gautier paru en 1894.»

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Cette fois, sa carrière artistique est lancée. «Pour un graphiste habile, il était assez aisé de s’intégrer dans un Paris à l’activité commerciale stimulée par une nouvelle Exposition Universelle—celle de 1889.» (Arthur Ellridge, Mucha le triomphe du modern style, Paris, Terrail, 2001, p. 25).

Mucha
Sarah Bernhardt, La princesse lointaine, 1896, revue p. 12.

Les qualités techniques et artistiques de Mucha sont alors reconnues et il est embauché par la première grande maison d’édition parisienne à cette époque, Armand Colin.

Le succès

Le 24 décembre 1894, une très célèbre actrice de cette époque, Sarah Bernhardt, lui demande de créer l’affiche publicitaire de Gismonda, la pièce qu’elle doit jouer au Théâtre de la Renaissance. Mucha accepte et dès le 1er janvier 1895, les murs de Paris sont recouverts par ses affiches. Le succès est tel que des amateurs n’hésitent pas à les découper.

Mucha
Affiche, p.11.

Dès lors, Sarah Bernhardt l’engage pour six ans. D’autres lui passent des commandes et sa notoriété explose au grand jour. Il travaille pour l’Exposition universelle, pour la revue Le Monde Moderne, et s’associe au peintre Paul Boutigny qui fonde en décembre 1898 le magazine Cocorico.

Période américaine

Après son mariage avec Maruska Chytilova, Mucha se rend aux États-Unis où il séjourne de 1906 à 1910. Il travaille aux académies de New York, Chicago et Philadelphie. Mais, alors que sa peinture ne connaît pas le succès escompté, il se tourne de nouveau vers l’affiche.

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Il réalise la décoration du théâtre germanique de New York et sur sa proposition, le Comité des Slaves est créé à New York. Il retourne ensuite en Moldavie pour travailler sur des toiles monumentales et des vitraux à la cathédrale de Prague.

Fin de vie

Il meurt à Prague le 14 juillet 1939 d’une pneumonie, à l’âge de 78 ans. Et ce quelques jours après avoir été sondé par la Gestapo, qui s’intéresse à lui du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie. Une plaque commémorative lui est dédiée au cimetière des Grands Hommes de Prague.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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