Aider les jeunes LGBTQ à cesser de fumer 

Stigmatisation = stress = tabagisme

Vapotage
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Publié 13/02/2020 par Paul-Francois Sylvestre

Les jeunes adultes LGBTQ (lesbiennes, gais, bisexuels, transsexuelles, queers) sont plus susceptibles de fumer que les personnes hétérosexuelles du même âge.

Selon le ministère fédéral de la Santé, le taux de tabagisme se situe à 35% chez les 18-24 ans LGBTQ, comparativement à 23% chez les personnes hétérosexuelles du même groupe d’âge au Canada.

Le ministère a récemment annoncé un investissement pouvant atteindre 2 840 767 $ dans le projet bilingue Tous ensemble maintenant de l’Université de Toronto, qui a pour but d’aider environ 114 000 personnes LGBTQ à Toronto, Thunder Bay et Montréal à cesser de fumer et à mener une vie plus saine.

Les trois S

Selon le professeur Robert Schwartz, de l’École de santé publique Dalla Lana, à U of T, cela s’explique par la relation entre les trois S: Stigma, Stress, Smoking.

«Les jeunes LGBTQ font face à une stigmatisation, incluant la discrimination, et à des taux élevés de violence liée à leur orientation sexuelle, identité de genre et expression de genre. Ils souffrent de stress et se tournent en plus grand nombre vers le tabagisme.»

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Le professeur Robert Schwartz, spécialiste du tabagisme à l’Université de Toronto.

Le projet Tous ensemble maintenant est au stade de la conception et, pour mieux y arriver, l’Université de Toronto a fait appel à des experts internationaux qui ont mené ce genre de recherche.

«En mars, nous rencontrerons des spécialistes de la Californie et de l’Australie, entre autres. Cela permettra de rendre notre démarche plus efficace. La communauté sera consultée aussi et notre intervention commencera en 2021», prévoit Robert Schwartz.

Une béquille contre le stress

Une personne LGBTQ de moins de 25 ans vivant à Thunder Bay s’est tournée vers la cigarette durant la période d’anxiété entourant l’acceptation de son orientation sexuelle, identité de genre et expression de genre.

Claude — nom fictif — se confie: «Quand tu te regardes dans le miroir et que tu n’y vois que déconnexion, tu te sens déprimée. J’ai craint pour ma santé mentale et j’ai suivi des sessions avec une psychiatre.»

Pour les jeunes, il y a le stress associé aux examens, aux finances, à la recherche d’un emploi et à la quête d’un sens de la vie.

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«Être LGBTQ affecte les jeunes de façon disproportionnée en ajoutant un stress additionnel», précise Claude. «Il faut que tu trouves une manière ou une autre d’équilibrer ton fardeau. Pendant mes périodes les plus difficiles, la cigarette me permet d’oublier mes saisons les plus froides et de me détendre.»

Recherche-intervention

Le professeur Robert Schwartz est convaincu que sa recherche-intervention «augmentera le degré de sensibilisation et aidera à changer les attitudes envers le tabagisme». C’est la première fois qu’un tel projet se déroulera en anglais et en français, et que le rapport publié sera bilingue.

M. Schwartz est au courant de l’existence du groupe FrancoQueer à Toronto et de la présence de jeunes LGBTQ d’expression française à Thunder Bay.

Selon Claude, plusieurs jeunes croient que le vapotage est moins nocif que la cigarette traditionnelle. «Je sais qu’il y a des conséquences sur la santé, mais je ne suis pas prête à vouloir m’en passer.»

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Le projet Tous ensemble maintenant vise justement à changer ce genre d’attitude.

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