«Absence quasi totale» de considération francophone en diffusion de contenu

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La production de contenu original francophone sur les plateformes serait menacée. Photo: iStock.com/Nanci Santos
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Publié 25/05/2025 par Marianne Dépelteau

La directrice générale de l’Association des producteurs francophones du Canada (APFC) a dénoncé un manque d’attention pour la production francophone devant le CRTC. Elle a également sonné l’alarme quant à la production de contenu original francophone, une production «vouée à disparaître» si certaines actions ne sont pas prises.

«En consultant les comparutions à l’audience publique à ce jour, ce qui ressort de manière particulièrement préoccupante est l’absence quasi totale de considération visant les communautés francophones en situation minoritaire dans les échanges», a lâché Carol Ann Pilon, lors d’une audience publique du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes le 23 mai.

Définition du contenu canadien

Le CRTC tient présentement des audiences publiques sur la définition du contenu canadien. L’APFC en a profité pour sonner l’alarme sur la production de contenu francophone, en particulier celui conçu pour la jeunesse.

Sur les 65 comparutions depuis le début des audiences, l’APFC est le deuxième organisme francophone en milieu minoritaire à être entendue, après l’Office des télécommunications éducatives de langue française de l’Ontario. CBC/Radio-Canada est à l’horaire ce lundi 26 mai.

Mme Pilon dit avoir noté qu’une grande partie des entreprises accueillies par le CRTC jusqu’à présent ont demandé des «allègements considérables, une souplesse presque illimitée, allant jusqu’à l’exemption totale d’obligations de contribution en programmation canadienne et de laisser dicter les forces du marché dans lesquelles elles opèrent au Canada».

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Pour protéger le contenu francophone, l’APFC demande au contraire plus de règlementation.

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Carol Ann Pilon est directrice générale de l’Association des producteurs francophones du Canada. Photo: capture d’écran CPAC

«Vouée à disparaître»

«Les entreprises étrangères tournent leur contenu au Canada parce qu’elles y tirent des avantages financiers: crédits d’impôt, valeur du dollar canadien, expertise des équipes entre autres», énumère Carol Ann Pilon devant le CRTC. Selon elle, pas besoin de réglementer dans ce secteur, «les forces du marché» sont activées.

«Par contre, poursuit-elle, la programmation canadienne originale de langue française produite par les producteurs des CLOSM a besoin d’une intervention réglementaire, sans quoi elle sera certainement vouée à disparaître.»

Exigences de programmation originale

Lors de son intervention, la directrice générale a beaucoup insisté sur la production indépendante de contenu francophone en milieu minoritaire, dont la protection passe par des outils comme des obligations de dépenses en émissions canadiennes. Ce n’est pas la première fois que l’APFC le demande.

Plus précisément, l’organisme implore au CRTC d’imposer à toutes les entreprises de télédiffusion des exigences minimales et contraignantes en matière de dépense de programmation originale de première diffusion, en langue française, produite par et pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

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Dans le cas des entreprises qui ne pourraient pas le faire, l’APFC demande une contribution équivalente versée dans des fonds qui soutiennent la création de tel contenu francophone.

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Les contenus francophones doivent être accessibles là où se trouvent les publics: sur les plateformes numériques. Photo: iStock.com/demaerre

Les jeunes et l’anglais

En 2024-2025, le contenu jeunesse produit en français à l’extérieur du Québec était à son plus bas, annonce Mme Pilon. Soutenu par le Fonds des médias du Canada, ce contenu représentait 23% des projets effectués par les communautés francophones en situation minoritaire, selon les chiffres de l’APFC présentés au CRTC.

En comparaison, le contenu jeunesse était à son plus élevé en 2018-2019, avec 37% des projets effectués.

«La jeunesse, en commençant par la petite enfance, est exposée à des contenus de langue anglaise dans nos communautés très très très tôt», rappelle Carol Ann Pilon. Pour rejoindre les jeunes, mais aussi les publics de manière générale, elle explique que les contenus doivent être accessibles où se trouvent les publics: sur les plateformes numériques.

Les documentaires menacés

Dans un document déposé auprès du CRTC dans le cadre de ces audiences publiques, l’APFC écrivait que les documentaires sont, eux aussi, «considérablement menacés».

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Dans le cadre des audiences publiques, le CRTC entend divers acteurs du secteur de la production et de la diffusion. De nombreuses propositions sont formulées afin de définir et de réguler le «contenu canadien».

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