À Montréal, un coup d’œil sur Edmund Alleyn

Edmund Alleyn, Iceberg Blue (1973-1975), une œuvre majeure de la série des plexiglass.
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Publié 21/06/2016 par Gabriel Racle

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) dévoile une œuvre remarquable d’Edmund Alleyn et, sa restauration étant achevée, présente une autre œuvre du même artiste au Musée d’art contemporain de Montréal. Les amateurs d’art pourront prendre enfin connaissance de l’originalité de cet artiste canadien.

Edmund Alleyn

Edmund Alleyn est né à Québec le 9 juin 1931, dans une famille de la communauté anglo-irlandaise. C’est à l’École des beaux-arts de Québec, auprès du peintre Jean-Paul Lemieux qui y enseigne depuis 1937, qu’il s’initie au domaine artistique. En 1955, il remporte le Grand Prix au concours artistique de la Province de Québec et une bourse de la Société royale.

De 1955 à 1970, il séjourne en France. Au cours de cette période, son style artistique évolue et il abandonne la peinture non figurative pour s’adonner à la peinture figurative. Il passe de l’inspiration amérindienne à l’inspiration technologique et électronique. C’est ainsi qu’il réalise une sculpture-habitacle audiovisuelle, L’Introscaphe I, qui est installée pendant un mois au Musée d’art moderne de la ville de Paris. Edmund Alleyn est également exposé à la galerie L’Art français.

Mais il a aussi fait partie, en 1955, de la délégation canadienne (avec Paul-Émile Borduas, Harold Town, Jean-Paul Riopelle et Léon Bellefleur) à la Guggenheim International Award. En 1959, il a remporté la médaille de bronze à la Biennale de Saõ Paulo. Er en 1960, il est sélectionné pour représenter le Canada à la Biennale de Venise.

De retour au Québec au début des années 1970, Alleyn est frappé par les changements qui s’y sont opérés en son absence. Il se consacre de nouveau à la peinture notamment à la série de personnages peints sur plexiglass et placés devant de grands tableaux de paysages. Cette série intitulée Une belle fin de journée est exposée au Musée du Québec puis au Musée d’art contemporain de Montréal.

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Parallèlement, il obtient un poste de professeur à l’Université d’Ottawa, où il enseignera pendant plus de 15 ans.

Les années 1980 voient la réalisation d’œuvres extrêmement personnelles. En 1990, retraité de l’Université, il réalise la série Indigo. En 1996 et 1997, le Musée du Québec et le Musée d’art de Joliette présentent l’exposition rétrospective Les horizons d’attente 1955-1995.

Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, en 2004, il propose son ultime série, Les Éphémérides, qui comprend douze grands formats sur toiles. Il décède à Montréal le 24 décembre 2004. Il avait 73 ans.

Iceberg Blue (1973-1975)

Exposée pour la première fois depuis près de trente ans, cette œuvre fait partie de la série Une belle fin de journée, créée par le peintre après son retour de France. Le tableau est accompagné de deux autres œuvres sur plexiglass – Fillette au ballon et Père et fils en matelot –, de sources photographiques et d’un dessin préparatoire pour Iceberg Blues, ainsi que d’un extrait d’entrevue tiré du film L’atelier de mon père, réalisé en 2008 par sa fille, la cinéaste, photographe et auteure Jennifer Alleyn.

Iceberg Blues présente des personnages peints grandeur nature sur de grands panneaux de plexiglass, matériau synthétique relativement nouveau à l’époque. «En quinze ans de vie à Paris, on a une autre perception du monde: dans les pays populeux, l’espace personnel est réduit, on ne voit jamais un être humain en entier. Ici, on voit toujours les gens de la tête aux pieds.

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Ce sont là des notions qui n’ont pas grand-chose à voir avec la peinture, mais elles m’intéressent plus que celles qui ont tout à voir avec la peinture!», écrira l’artiste.

Iceberg Blues a été exposée dans le cadre de Québec 75/Arts, une série de manifestations présentées par l’Institut d’art contemporain de Montréal en 1975, et montrée au sein de l’exposition Forum76, au Musée des beaux-arts de Montréal l’année suivante. L’œuvre a également été présentée à la London Regional Art Gallery (Ontario), lors de l’exposition Montréal maintenant, en 1977.

Big Sleep (1968)

Le Musée des beaux-arts de Montréal a réalisé une importante restauration de l’œuvre Big Sleep (1968) qu’il a acquise en 2008. Elle est aujourd’hui présentée pour la première fois depuis 1999, au Musée d’art contemporain de Montréal, dans le cadre de l’exposition Edmund Alleyn : Dans mon atelier, je suis plusieurs.

«Big Sleep est un relief mural qui comporte des éléments technologiques tels une bande-son, la projection d’un carrousel de diapositives et le scintillement séquencé d’ampoules incandescentes», explique Richard Gagnier, chef du Service de la restauration au MBAM.

«L’enjeu de cette restauration portait sur l’émulation de ces éléments de nature électromécanique ou à la technologie obsolète par une migration numérique permettant d’assurer la pérennité et l’activation des comportements de l’œuvre.»

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La collection du MBAM compte 15 œuvres d’Edmund Alleyn, dont Le voyageur (1959). Deux autres œuvres sont actuellement prêtées au Musée d’art contemporain de Montréal: L’invitation au voyage (1989-1990) et l’installation électronique Big Sleep.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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