À l’entrée de la grotte La Arena, la sculpture taïna me regarde de ses grands yeux. «Que me dis-tu?». Le vent qui agite les feuilles des palmiers emporte ma question. Ici, on ne parle pas. On vit. On respire.
Je me déplace pour m’asseoir à côté de la tête sculptée dans la roche et regarde dans la même direction qu’elle. Je vois du bleu et du vert. J’entends les vagues de l’océan et le cri des oiseaux. Je distingue la forêt dans un désordre émeraude et l’or du sable qui la sépare de l’océan.
On m’avait parlé de l’authenticité de la péninsule de Samana, en République dominicaine. En faire l’expérience change les perspectives et étire le temps.
Tout au sud de l’île, au large des côtes à la sortie de la Baie, le parc national Los Haitises («le pays des montagnes») s’étend sur 1600 km2 et abrite des colonies d’oiseaux (aigrettes, frégates, pélicans, vautours, hérons…) venus se poser et se reproduire. Je m’émerveille de leur vol gracieux entre les îlots et d’apercevoir des nouveau-nés dans les branches.