L’anglais et le français restent les langues d’intégration au Canada

La bannière du site web de la FCFA vantant le fait que 2,7 millions de Canadiens parlent le français à l'extérieur du Québec.
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Publié 18/08/2017 par l-express.ca

Statistique Canada a revu et corrigé les données de son Recensement 2016, après que des experts aient douté de l’augmentation du nombre des anglophones au Québec qu’on y rapportait le mois dernier.

L’agence fédérale a reconnu qu’un logiciel a erronément classé comme anglophones plus de 60 000 personnes qui avaient répondu être francophones. On indique maintenant que le français se maintient plutôt que décline au Québec, où, tout de même, 95% de la population peut le comprendre et le parler.

Dans l’ensemble, les nouvelles données diffusées le 17 août confirment que le paysage linguistique canadien est de plus en plus diversifié, les citoyens dont la langue maternelle étant l’anglais ou le français continuant de diminuer comparativement à ceux qui parlent une autre langue.

17,9% de bilingues

Mais nos deux langues officielles «demeurent les langues de convergence et d’intégration à la société canadienne» et le bilinguisme anglais-français progresse légèrement pour s’établir maintenant à 17,9% des Canadiens.

La plus forte proportion de bilingues se retrouve bien sûr au Québec (44,9%), mais on observe une croissance du bilinguisme français-anglais dans la plupart des provinces et territoires (il s’élève maintenant à 11,2% en Ontario).

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D’aucuns diront qu’il n’y a pas de quoi pavoiser, plus de 40 ans après l’adoption de la Loi sur les langues officielles du Canada.

Le nombre de francophones a augmenté dans la grande région de Toronto, mais on est encore sous la barre des 10% de bilingues et on ne dépasse toujours pas les 100 000 francophones à l’intérieur des limites de la Ville.

Au Canada hors Québec, la minorité de langue française a augmenté de 2,6 à 2,7 millions d’individus, mais son poids relatif est passé de 4% de la population en 2011 à 3,8 % en 2016.

Dans l’ensemble du Canada, la population de langue maternelle française est passée de 22% en 2011 à 21,4% en 2016, et ceux qui parlent le français à la maison de 23,8% à 23,4 %, bien que le nombre total de personnes comprenant et parlant le français ait augmenté au pays.

stats-francaisAppel à l’action

«Ce que ça nous dit, c’est qu’il faut de l’action immédiatement pour préserver, maintenir et augmenter la présence du français dans toutes les régions du Canada», a commenté Jean Johnson, le nouveau président du lobby des francophones hors Québec (la FCFA). «Même s’il est encourageant de voir la population francophone augmenter dans les grandes villes, encore faut-il que ces gens-là aient accès à des services, des activités, une vie socio-culturelle en français.»

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Carol Jolin, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, estime que «le gouvernement du Canada a le devoir constitutionnel et moral de s’attaquer de front à la baisse du poids relatif des francophones vivant en milieu minoritaire. On ne peut plus accepter que la province de l’Ontario n’accueille que 2% d’immigrants francophones et perde du poids démographique chaque année. Il faut freiner cette tendance et combler les retards des dernières années.»

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Immigrants et Autochtones

Près de 7,6 millions de Canadiens ont déclaré parler une langue autre que le français ou l’anglais à la maison en 2016. C’est près de 1 million de personnes de plus qu’en 2011, soit une croissance de 14,5%. De plus, la proportion de la population canadienne qui parle plus d’une langue à la maison est passée de 17,5% en 2011 à 19,4% en 2016.

Les principales langues immigrantes parlées à la maison par les Canadiens en 2016 étaient le mandarin, le cantonais, le pendjabi, l’espagnol, le tagalog et l’arabe. Les langues européennes autres que l’anglais et le français sont en baisse, témoignant des changements qu’a connus le Canada quant à l’origine géographique de ses immigrants.

À Montréal et à Ottawa-Gatineau, l’arabe est la principale langue maternelle immigrante. À Calgary comme à Edmonton, les trois langues maternelles immigrantes les plus fréquentes sont, dans l’ordre, le tagalog, le pendjabi et le cantonais. À Toronto et à Vancouver, il s’agit du cantonais, du mandarin et du pendjabi.

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Par ailleurs, sur près de 70 langues autochtones, les langues cries étaient les plus souvent mentionnées comme langue d’usage à la maison, suivies de l’inuktitut, l’ojibwé, l’oji-cri, le déné et le montagnais ou innu. 228 770 personnes parlent une langue autochtone à la maison.

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